Economie

BFT, FMI, emprunt obligataire : Ce que les autorités ne disent pas…

BFT, FMI, emprunt obligataire : Ce que les autorités ne disent pas…

L’économiste Moez Joudi est revenu ce vendredi 4 mars sur la liquidation de la BFT (Banque franco-tunisienne). Contrairement à la petite musique très positive lâchée par les autorités, il a pointé les pépins pour les finances publiques et les risques pour l’économie tunisienne.

Il a dit sur une radio privée que la chute d’une institution bancaire cause toujours une crise financière. «Je tiens à rappeler que la crise mondiale de 2008 est partie de la déclaration de faillite de la banque Lehman Brothers» a indiqué Joudi. Il a évoqué dans la foulée le bras de fer entre l’Etat tunisien et un actionnaire de la BFT, autour d’un dossier de quelques 3 milliards de dinars. «La Tunisie sera obligée de payer ce montant. Or financièrement elle ne peut pas. Cela nuira à l’image du pays. Ce genre d’affaire ne doit pas être traité en douce”, a-t-il ajouté…

Prenons le cas de la société El Fouledh, qui affiche un déficit global de près de 370 millions de dinars. On va entériner sa faillite sans même tenter de sauver l’entreprise. Cela va coûter très cher», a déclaré l’économiste…

Il s’est arrêté sur les données financières de ce dossier. «Les chiffres sont colossaux. Nous ne devons pas minorer l’affaire. La banque a un trou de 500 millions de dinars. Il y a des créances impayées de l’ordre de 270 millions de dinars. Les frais d’honoraires montent à 250 millions de dinars. C’est une facture réglée à l’étranger en devise. Que fait l’Union générale tunisienne du travail ? Elle s’est bornée à recaser les 300 ou 400 salariés de la BFT dans d’autres banques. La centrale syndicale aurait dû exiger une discussion franche sur les finances et les dépenses de la BFT. Que fait l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat ? Les déposants ne toucheront que 60 mille dinars», a affirmé Joudi…

Il a fait le parallèle avec la privatisation de la Banque du sud et sa reprise par Attijari Bank. Il a aussi rappelé la restructuration et la cession de l’UIB. L’économiste est formel : la BFT aurait dû être privatisée depuis des années.

Autre sujet : les pourparlers avec le Fonds monétaire international (FMI). Joudi a déclaré que le premier bailleur de la Tunisie attend des garanties de la part du gouvernement de Najla Bouden, notamment des clarifications sur la politique économique et la durée de vie de l’équipe gouvernementale. “Je suis d’avis que nous n’allons pas conclure un accord. Le gouvernement doit lancer sans tarder un dialogue et soumettre au peuple tunisien les réformes qu’il va mener. Le FMI ne signera rien sans garantie et sans consensus national», a asséné l’économiste…

Enfin à propos des emprunts obligataires pour les affecter au paiement des salaires, sujet qu’il avait déjà abordé, il a dit que cette opération doit se faire dans le cadre de projets publics. Selon lui le risque c’est que ça frappe directement les banques privées…

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