Pénuries… C’est sans doute le mot le plus usité en ce moment en terre tunisienne, et pas seulement par des citoyens lessivés par la chasse au sucre, café, lait, etc., mais aussi par le chef de l’Etat, Kais Saied. Le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, avait déclaré hier lundi 26 septembre que contrairement à ce qui est avancé – suivez son regard – il n’y a pas de pénurie en Tunisie, on est simplement face à l’incapacité de l’Etat à financer les achats des produits de première nécessité. Le président du Cercle des financiers tunisiens, Abdelkader Boudriga, en a rajouté une bonne rasade ce 27 septembre.
Il a déclaré sur une radio privée, entre autres, que les perturbations observées actuellement – appelées communément pénuries – sur le marché sont dues à l’assèchement des moyens des entreprises publiques, incapables en l’état de financer des importations.
«Avec la dégradation de la note souveraine de la Tunisie, de nombreuses banques internationales rejettent toute demande de financement et l’octroi de crédit pour les entreprises publiques», a indiqué Boudriga…
Quand des produits sur lesquels l’Etat a le monopole manquent au point de tourmenter le quotidien des citoyens, c’est soit parce que des personnes ou parties les détournent et les stockent à des fins de spéculation – et le phénomène existe -, soit les produits ne débarquent pas dans le pays en quantité suffisante. Le président de la République, Kais Saied, a lui tendance à prendre le problème par le bout du monopole et de la spéculation, occultant complètement les difficultés de trésorerie du pays…
Reste à savoir si Saied le fait à dessein juste pour offrir en pâture aux citoyens des spéculateurs honnis, coupables sans doute mais pas au point de priver toute une population de produits de base, ou si le chef de l’Etat le fait de bonne foi n’ayant pas toutes les données sur les mécanismes de financement des importations et les capacités effectives de la Tunisie. Dans les deux cas il y a un énorme problème…
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