La parapharmacie en Tunisie se métamorphose, dynamisée par une demande accrue pour les articles de bien-être, de soin et d’esthétique.
Se distinguant de l’industrie pharmaceutique classique par une réglementation moins rigide et une gamme de produits plus vaste, elle s’établit désormais comme un élément essentiel du marché de la santé et du style de vie.
Expansion et diversification du marché
L’essor de la parapharmacie en Tunisie résulte de la diversification des exigences des consommateurs, qui accordent une importance croissante à leur santé globale et à leur apparence.
Les parapharmacies offrent une large gamme de produits, allant des soins dermo-cosmétiques aux compléments alimentaires, en passant par les produits d’hygiène et de bien-être. Contrairement aux pharmacies traditionnelles, l’accès à ce secteur n’est pas limité aux détenteurs d’un diplôme de pharmacien, bien que la présence de professionnels compétents demeure essentielle pour assurer des conseils adaptés et conformes aux normes de santé publique.
Le marché tunisien des produits de soins de la peau, segment clé de la parapharmacie, prévoit une croissance de 286 millions de dinars. Par ailleurs, le marché des produits de beauté et de soins personnels, évalué à environ 2,18 milliards de dinars, avec une projection à 1,23 milliard de dollars en 2030, soit environ 3,79 milliards de dinars.
Structuration et acteurs clés
Les principaux acteurs du secteur des parapharmacies en Tunisie s’articulent autour de divers intervenants, notamment les grossistes, les importateurs, ainsi que les fabricants locaux et internationaux.
La création récente du Groupement des Grossistes en produits Parapharmaceutiques sous l’égide de la CONECT témoigne de la volonté d’organiser et de professionnaliser ce marché, en regroupant les distributeurs pour mieux défendre leurs intérêts et encadrer la distribution des produits parapharmaceutiques.
Plusieurs entreprises tunisiennes jouent un rôle majeur dans la fourniture de produits destinés à la parapharmacie, souvent en collaboration avec des groupes pharmaceutiques internationaux.
Par exemple, la Société des Industries Pharmaceutiques de Tunisie (SIPHAT) détient des participations dans des sociétés comme SAIPH, Pfizer et Pierre Fabre, ce dernier étant reconnu dans le domaine des produits dermo-cosmétiques et parapharmaceutiques.
Ces alliances renforcent la présence locale de marques internationales réputées. De plus, des laboratoires locaux tels que TERIAK ou UNIMED contribuent à la production et à la commercialisation de produits de santé et de bien-être, en ciblant les marchés locaux et régionaux, participant ainsi à la diversité de l’offre en parapharmacie.
Une réglementation pour une concurrence équitable
Une dynamique concurrentielle se manifeste entre les pharmacies et les para pharmacies, bien que leurs activités soient distinctes sur les plans réglementaire et commercial. Les pharmacies ont le monopole de la vente de médicaments soumis à prescription médicale et proposent une gamme étendue de produits de santé.
Les parapharmacies, elles, se concentrent sur la vente de produits d’hygiène, de beauté, de bien-être et de soins sans ordonnance. Cette proximité dans l’offre crée une rivalité, d’autant plus que les parapharmacies se multiplient rapidement. Les pharmacies dénoncent une concurrence qu’elles estiment déloyale, due à une réglementation moins stricte pour les parapharmacies, qui peuvent ainsi pratiquer des prix plus bas.
Cette situation est accentuée par l’imitation des codes visuels des pharmacies par les parapharmacies, entretenant une confusion chez les consommateurs.
La concurrence entre les pharmacies et les parapharmacies soulève des questions d’équité, notamment en raison de réglementations différentes. Les pharmacies, soumises à des contraintes plus strictes, dénoncent une concurrence qu’elles considèrent comme déloyale de la part des parapharmacies, qui bénéficient d’une plus grande liberté en matière de prix et de commercialisation.
L’instauration d’un cadre réglementaire plus clair pour la parapharmacie apparaît donc indispensable pour garantir une concurrence saine et protéger les intérêts des consommateurs, tout en assurant la viabilité des pharmacies, acteurs essentiels de la santé publique.
La parapharmacie tunisienne se révèle être un secteur dynamique, mais nécessitant un encadrement réglementaire renforcé pour assurer une compétition juste et un développement harmonieux, au bénéfice de tous les acteurs et des consommateurs.
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