Le président de la commission de Venise, dont la Tunisie fait partie, Gianni Buquicchio, s’est prononcé, ce jeudi, sur les mesures d’exception qui régissent le pays, depuis le 25 juillet dernier.
Il a rappelé que, depuis le 25 juillet dernier, le président de la République tunisienne, Kaïs Saïed, a concentré chez lui, le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif, et une partie du pouvoir judiciaire. Buquicchio a reconnu que la majorité des tunisiens ont appelé à arrêter la situation catastrophique qui a précédé le 25 juillet, où la corruption a miné l’Etat. Mais il a jugé « inacceptable » que tous les efforts consentis depuis 2011, pour construire une démocratie, et pour rédiger une constitution, soient balayés par la grande corruption, par l’incapacité de certains responsables à gérer les affaires de l’Etat, et par le fait que certains responsables privilégient les intérêts de leurs partis, et leurs intérêts personnels, à ceux de l’Etat.
Il a ajouté qu’il « est convaincu néanmoins qu’une lutte efficace contre le fléau de la corruption doit aller de pair avec le respect de la démocratie, des droits fondamentaux et de l’état de droit. L’une ne peut exister sans l’autre, et vice-versa ». Il a précisé que « l’expérience nous a enseigné que toute réforme démocratique et durable doit être menée dans le respect de la Constitution, des prérogatives des institutions démocratiques et des garanties de protection des droits fondamentaux de tout individu, y compris de ceux qui sont soupçonnés de corruption ».
Buquicchio a conclu « qu’une solution aux graves problèmes auxquels le peuple tunisien est confronté aujourd’hui peut – et doit – être trouvée dans les paramètres démocratiques fixés par la Constitution tunisienne ».
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