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Côte d’Ivoire : Le champion de la croissance depuis 10 ans encensé par le FMI enchaîne les succès

Côte d’Ivoire : Le champion de la croissance depuis 10 ans encensé par le FMI enchaîne les succès

La Côte d’Ivoire est l’un des champions d’Afrique de la croissance et ça fait 10 ans que ça dure. La croissance du PIB réel s’est hissée à 8,2% en moyenne entre 2012-2019 (avant la pandémie du Coronavirus), 7% en 2021 et 6,7% en 2022. Le pays doit ces performances au brio de son président, Alassane Ouattara, un économiste qui a occupé la fonction de directeur général adjoint du FMI. Il a su mettre à profit les ressources naturelles génératrices de devises pour dynamiser l’économie nationale, notamment le cacao (la Côte d’Ivoire en est le 1er producteur mondial) et le café (3ème exportateur mondial). Le pays vient de décrocher une autre médaille, à une longueur de la plus haute marche du podium : 2ème fournisseur mondial de noix de cajou…

Les victoires se succèdent et c’est du solide

En 2020 la Côte d’Ivoire avait arraché au Brésil sa troisième place et depuis trois mois elle a éjecté l’Inde du deuxième rang. Seul le Vietnam, premier producteur mondial, lui tient tête. Rien que pour le mois d’août dernier la Côte d’Ivoire a écoulé sur le marché mondial plus de 5000 tonnes de noix de cajou transformées. Cette quantité équivaut à ce que le pays a exporté en une année, en 2015, d’après le bulletin d’informations agricoles N’Kalo.

Le pays signe des prouesses chaque mois grâce à sa trentaine d’unités de transformation. La cadence va encore monter avec la nouvelle zone agro-industrielle dévolue à l’anacarde et qui est entrée en service samedi dernier à Korhogo, dans le nord du pays. A noter que pour doper l’industrialisation du pays les autorités encouragent financièrement la transformation. Par exemple le cajou brut est taxé à l’export alors que la noix transformée sur place est subventionnée.

Grâce à cette politique volontariste le pays a transformé l’an dernier 22% de sa production, d’après les données gouvernementales. L’idée est d’appliquer cette recette dans tous les secteurs de l’économie, et la Côte d’Ivoire en a les moyens en plus de l’appui des institutions internationales…

Le FMI applaudit et finance

En mai le FMI a versé à Abidjan près de 3,5 milliards de dollars américains, dans le cadre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC). Voilà ce que dit l’institution financière de la trajectoire prise par le président Ouattara :

“Les chocs qui se sont succédé à l’échelle mondiale ont mis à rude épreuve les finances publiques et les réserves régionales de la Côte d’Ivoire. Les autorités ont riposté en mettant en œuvre un assainissement budgétaire fondé sur la mobilisation des recettes, en complément au financement du FMI dans le cadre de l’accord au titre du MEDC et de la FEC. Des mesures solides prises d’emblée sur le plan des recettes, notamment le rétablissement du mécanisme de fixation des prix du pétrole début 2023, sont essentielles pour réduire les risques pesant sur la viabilité de la dette et favoriser la convergence du déficit budgétaire à la norme communautaire de l’UEMOA. La priorité accordée par les autorités à l’amélioration du cadre institutionnel et législatif de la gestion de la dette est également essentielle pour préserver la viabilité de la dette”.

«La mise en œuvre résolue des réformes structurelles dans le cadre du Plan national de développement favorisera une croissance portée par le secteur privé, notamment en renforçant la bonne gouvernance, en élargissant l’inclusion financière et en améliorant le climat des affaires. La mise en œuvre résolue de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption et de la Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme renforcera la transparence et attirera davantage les investissements privés. De nouveaux investissements dans le développement du capital humain, en particulier parmi les jeunes et les femmes, rendront la croissance plus inclusive. Le renforcement de la résilience face au changement climatique sera également important pour assurer une transformation économique durable».

Quid de l’après-Ouattara ?

Le brevet de satisfecit du FMI est un signal explicite pour les investisseurs et partenaires étrangers. L’actuel chef de l’Etat a pris les rênes du pays en 2011, dans un contexte de guerre civile larvée née des violences électorales de 2010. Le règne de Laurent Gbagbo a failli brûler ce havre de paix bâti par le premier président Houpouet Boigny. Pris dans l’idéologie xénophobe et funeste de “l’ivoirité” qui avait pour but de faire des gens du nord des citoyens de seconde zone au motif qu’ils sont d’origine burkinabé ce beau pays aurait sombré n’eussent été la sagesse et la grandeur d’âme de Ouattara, comme le fut un certain Nelson Mandela.

C’est cette hauteur de vue et cette conduite éclairée des affaires publiques qui a fait de la Côte d’Ivoire ce ténor africain qu’il est. Reste à tracer et bétonner l’avenir, l’après-Ouattara. Quand le chef de l’Etat avait inauguré le 12 septembre 2023 le pont Henri Konan Bédié il avait lâché que cet ouvrage valait «plusieurs autres mandats». Tout le monde avait compris qu’à 81 ans et après un troisième mandat ça ne peut être qu’une boutade. Maintenant qui pour continuer les chantiers du président ? C’est toute la question…

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