Après le méga scandale des écoutes téléphoniques le Qatar en signe un autre, alors qu’on attaque les quarts de finale de la Coupe du Monde ce vendredi 9 décembre. Interrogé par la presse sur le décès d’un ouvrier sur un site d’entrainement mercredi 7 décembre, le directeur exécutif du Mondial, Nasser Al-Khater, a rétorqué ceci : «La mort fait partie de la vie, a réagi le patron de l’événement devant la presse. Que ce soit au travail ou dans votre sommeil», rapporte The Gardian cité par 20 Minutes.
Cette froideur devant une tragédie a choqué. “Un mépris insensé pour le travailleur migrant décédé“, a commenté Human Rights Watch (HRW), alimentant un peu plus la vieille polémique sur les conditions de travail et de vie des étrangers, qui représentent la grande majorité de la population qatarie.
Nasser Al-Khater ne s’est pas arrêté là, il a jeté la pierre dans le jardin de la presse : «Nous sommes au milieu de la Coupe du monde, et nous avons un événement à succès. Et c’est de cela que vous voulez me parler tout de suite ? Un ouvrier est mort, nous adressons nos condoléances à sa famille mais c’est étrange que ce soit quelque chose que vous voulez mettre en évidence dès votre première question».
Rappelons que d’après une enquête sortie en 2021 par le journal britannique, 6500 ouvriers ont trouvé la mort sur les chantiers de la Coupe du monde. Autre son de cloche le 30 novembre dernier, de la part du Comité d’organisation, qui reconnait tout au plus 414 décès dans des «accidents liés au travail au Qatar» entre 2014 et 2020.
A noter que le secrétaire général, Hassan Al-Thawadi, a avancé quasiment le même bilan dernièrement dans une émission de télévision britannique, une fourchette de «400 à 500» morts. Mais lui a été beaucoup plus diplomate que son patron : Même «un décès est déjà trop». Nasser Al-Khater aurait dû s’inspirer de lui…
Maintenant au moins on sait, officiellement, le prix de la vie humaine – celle des étrangers – dans ces contrées…
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