Economie

Croissance : Le long chemin de croix de la Tunisie…

Croissance : Le long chemin de croix de la Tunisie…

Un rapport de la Banque Mondiale (BM) paru à Washington aujourd’hui le 14 avril 2022, intitulé « Confrontation avec la réalité : prévisions de croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en période d’incertitude », indique que les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devraient connaître une croissance de 5,2% en 2022 mais une incertitude accrue entoure cette prévision en raison de la guerre en Ukraine et de la menace continue que représentent les variants de la COVID-19.

La Banque mondiale souligne qu’il est prévu pour la région MENA une reprise inégale, les moyennes régionales masquant de grandes différences. Le resserrement de la politique monétaire mondiale, l’imprévisibilité de l’évolution de la pandémie, les perturbations continues de la chaîne d’approvisionnement et les hausses des prix des produits alimentaires augmentent les risques d’inflation pour l’ensemble de la région, affirme-t-on.

Les effets sur les subventions et les réformes alimentaires peuvent être considérables, note l’institution de Bretton Woods. Pour certains pays importateurs de pétrole, les subventions des produits alimentaires seraient difficiles à maintenir en raison de ressources limitées. Le Liban avait déjà interrompu son programme de subventions alimentaires du fait de la détérioration de sa situation budgétaire.

D’après le rapport de la BM, la Tunisie est également confrontée à des difficultés pour maintenir ses subventions alimentaires. La hausse des prix du pétrole pourrait toutefois retarder les réformes, car les subventions pourraient augmenter avec les prix mondiaux des produits alimentaires et de l’énergie.

Il a été noté, en outre, que la pandémie a fait augmenter les niveaux d’endettement public d’environ 10 à 15 points de pourcentage dans l’ensemble des pays en 2020, l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie ont une dette publique supérieure à 80% du PIB. L’augmentation de la dette publique met les finances publiques à rude épreuve.

La BM prévoit pour la Tunisie une baisse de la croissance du PIB réel en 2022 à 3,5% par rapport à 3% précédemment estimée, le déficit du compte courant se creusera davantage de 6,5% du PIB à la fin de 2021 à 7,6% du PIB en 2022.

Le déficit budgétaire se situera quant à lui à 6,3% du PIB contre un excèdent de 3% du PIB à l’échelle de la zone MENA, dans son ensemble.

La BM prévoit également un taux d’inflation de 6,5% en 2022 contre 3,7% pour les pays importateurs de pétrole de la même catégorie que la Tunisie au niveau de la zone.

 « Au regard de l’incertitude qui règne actuellement à l’échelle mondiale et régionale, il devient encore plus important d’obtenir les prévisions les plus précises possibles. L’indisponibilité et le manque d’ouverture des données sont des stratégies risquées. Ce n’est qu’avec des données de meilleure qualité et plus transparentes que les prévisions, et avec elles, la planification et la formulation des politiques, pourront s’améliorer », affirme Roberta Gatti, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région MENA.

Il a été signalé, sous cet angle, que seuls 10 des 19 pays MENA couverts par le Groupe de la Banque mondiale disposent d’informations mensuelles ou trimestrielles sur la production industrielle ; pour les neuf autres, ces informations ne sont pas rendues publiques ; et aucun ne publie de données mensuelles sur le chômage.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut