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Dans une tribune au Journal le Monde, Youssef Chahed : Ne laissez pas l’Afrique seule face au coronavirus

Dans une tribune  au Journal le Monde, Youssef Chahed : Ne laissez pas l’Afrique seule face au coronavirus

Dans une tribune au journal le Monde, l’ancien chef du gouvernement, Youssef Chahed a réclamé une réunion en « extrême urgence » du Conseil de sécurité de l’ONU pour aider les pays plus fragiles. C’est à cet effet, qu’il  a estimé qu’il ne fallait pas laisser l’Afrique seule face au coronavirus.

“C’est très solennellement que je m’adresse à tous, gouvernants et décideurs. Je vous parle d’Afrique du Nord, du continent africain, je vous parle des pays du Sud, où l’heure est grave. Regardons les choses sans détours, car le temps nous est compté : le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir sans délai pour aider le monde à lutter collectivement contre la propagation du coronavirus. Si prompt à réagir aux conflits de par le monde quand les enjeux sont géostratégiques, le Conseil de sécurité ne peut rester si longtemps silencieux quand l’humanité, partout dans le monde, se bat soudainement pour sa survie. Un virus particulièrement sournois frappe partout, aveuglément, sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de religion.” a indiqué Chahed.

“Oui, l’humanité entière est en guerre, c’est suffisamment rare pour être relevé, un seul et même ennemi. Beaucoup de leaders mondiaux l’ont affirmé, je partage ce constat. Mais la guerre, c’est disposer d’armes. Tenir nos positions face à ce virus mortel, c’est effectuer les gestes barrières. Empêcher que l’ennemi ne passe. Chacun peut être touché et s’il ne l’est pas, il peut être vecteur. Aujourd’hui, nous sommes tous les soldats de la vie. Fermer les frontières physiques quand le virus se fait trop présent fait certainement partie de l’arsenal de guerre. Mais, en parallèle, il faut ouvrir les frontières financières. Car il n’y a pas de guerre gagnée sans moyens financiers.” ajoute encore l’ancien chef du gouvernement.

Il a dans ce contexte indiqué que ce virus est arrivé en Tunisie et “se répand en Afrique là où se trouvent les pays économiquement les plus fragiles au monde. Des pays qui ne peuvent pas avoir les mêmes réponses que les autres. Des pays qui ne pourront pas payer les factures d’eau, d’électricité ou les loyers de leurs citoyens. Des pays où le revenu minimal de subsistance n’existe pas, pas plus que l’aide au chômage, parce que l’Etat n’a pas les moyens du chômage, ni même celui du travail et parfois pas même celui de la santé publique. Mon appel part de la Tunisie mais il s’adresse, au nom de l’Afrique et de tous les pays à faibles revenus, au monde entier”, selon ses dires.

A cet effet, Chahed a estimé que “le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en extrême urgence pour déclarer une guerre mondiale à ce virus et donner au monde les moyens de la gagner. En trois mois de crise sanitaire, les marchés ont déjà perdu ce qui aurait permis au monde entier de se confiner, de se battre plus efficacement, plus sereinement contre ce qui désormais tue aveuglément. Le Conseil de sécurité se doit d’agir au nom du droit d’ingérence humanitaire, lui qui a toujours su se dresser contre l’anarchie et les guerres en enrôlant les casques bleus pour maintenir la paix. Il doit savoir très rapidement lever des financements pour le maintien de la vie,” lit-on encore.

Toujours cité par le monde, Chahed a affirmé qu’il “faut, pour chaque pays touché, définir urgemment un standard d’aides financières, sans contreparties, en fonction de chaque jalon franchi dans le combat contre le virus, un mode opératoire pour que ces aides arrivent aux citoyens et un calcul solidaire pour que chaque homme sur Terre puisse ne pas mourir ni de faim ni du coronavirus. De cette solidarité entre les plus démunis et les mieux lotis, c’est la sécurité sanitaire de l’humanité tout entière qui s’en trouvera garantie. Aujourd’hui, le Conseil de sécurité doit s’engager non pas uniquement dans le combat du maintien de la paix, mais aussi du maintien de la vie.”

“Un dernier mot. Cette initiative n’est pas mienne. Elle m’a été soufflée par cette incroyable Tunisie qui sait montrer la voie aux nations quand des rendez-vous avec l’Histoire ne peuvent pas être ratés. De grâce, ne manquons pas ce rendez-vous, celui du droit à la vie” conclut Chahed.

 

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