Economie

Dernière minute – Chiffres officiels : Grave érosion de l’investissement en 2021

Dernière minute – Chiffres officiels : Grave érosion de l’investissement en 2021

L’Agence de Promotion de l’Investissement vient de publier son bulletin mensuel au titre de l’évolution de l’investissement à fin octobre dernier. D’après celui-ci, durant les dix premiers mois 2021, l’investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint le montant de 2023.2 millions de dinars (MD), contre 2435.5 MD lors des dix premiers mois 2020, enregistrant ainsi une baisse de 16.9%.

53% des investissements déclarés sont dans le cadre des projets d’extension et de renouvellement de matériel.

Le bulletin souligne, par ailleurs, que les investissements relatifs aux projets dont le coût est supérieur à 5 MD, ont enregistré une baisse de 27.6% passant de 1726.8 MD au cours des dix premiers mois de l’année 2020 à 1250.0 MD durant la même période de l’année 2021.

Les investissements industriels à 100% étrangers et en partenariat sont passés de 917.7 MD durant les dix premiers mois de l’année 2020 à 781.1 MD durant la même période de l’année 2021, enregistrant ainsi une baisse de 14.9%, précise-t-on. Cette baisse résulte de la diminution de 26.3% enregistrée au niveau des projets 100% étrangers.

L’APII affirme également que les dix premiers mois de l’année 2021 ont été caractérisés par une baisse au niveau de l’investissement déclaré dans les zones de développement régional et que le solde commercial du secteur industriel s’établi à -6053.0 MD à fin octobre 2021 contre -4329.4 MD pendant les dix premiers mois de l’année 2020 en raison de la hausse des importations.

Durant les dix premiers mois 2021, l’investissement déclaré dans les activités de service est à son tour en baisse et n’a pas dépassé 804.2 MD avec une diminution considérable au niveau des investissements déclarés dans les activités de services totalement exportateurs de 31.9%.

Notons que l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie (OECT) a récemment dévoilé 60 recommandations présentées au gouvernement tunisien et ce, dans une note intitulée « Réforme Fiscale et Promotion de l’Investissement » visant le redressement et la relance de la situation de l’économie nationale.

Demeurant faible tout au long de la dernière décennie, le taux d’investissement – facteur déterminant de croissance – risque, d’après l’OECT, de s’effondrer davantage non seulement à cause de la crise, mais également sous l’effet des anticipations pessimistes des différents acteurs économiques par manque de vision et de visibilité. A ce titre, l’investissement dans l’industrie a chuté de 15,6% au cours des 9 premiers mois de l’année et les IDE ont baissé de 7,6% à la fin du 1er semestre 2021 par rapport à 2020 et de 27,1% par rapport à 2019.

La note de l’Ordre des Experts Comptables de Tunisie indique que, qu’alors que le but ultime de toute politique économique est d’encourager la création de valeur au détriment de la spéculation et de la rente, le nouveau dispositif d’investissement de 2017 s’avère, ni plus simple, ni plus rapide, ni plus encourageant, tel que relaté à travers plusieurs constats tels que le manque de cohérence voir même dichotomie entre les objectifs et au niveau de la terminologie utilisée dans les lois n°2016-71 et n°2017-08, le régime lourd d’autorisations d’exercice d’activité (décret n°2018-417) et le manque de clarté sur la participation étrangère dans les activités soumises à autorisation.

La note de l’OECT déplore le discours institutionnel et politique non suffisamment orienté à la promotion de l’investissement, les politiques lunatiques de promotion de l’investissement, telles que l’exonération de l’impôt sur les sociétés pendant les 4 premières années confrontée à plusieurs contraintes administratives et le processus de création des entreprises encore long et non digitalisé.

L’amélioration du climat des affaires et la promotion de l’investissement nécessitent, selon la note de l’OECT, la mise en place de plusieurs actions, dont notamment :

· Le traçage d’une stratégie claire avec des priorités relatives au maintien en vie des entreprises et des perspectives claires sur les choix des secteurs à développer en tirant les enseignements des 10 dernières années ;

· La concentration des efforts du gouvernement à sauver le tissu économique pour pouvoir effectuer une relance post COVID-19 ;

· Et l’évaluation de l’ensemble du dispositif actuel régissant l’investissement, notamment les objectifs des lois de 2016 et 2017, le mode de gouvernance, le recours aux incitations financières, les autorisations d’exercice de plusieurs activités, etc.

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