A la une

Economie – Le gang des légumes fait la loi

Economie – Le gang des légumes fait la loi

Les prix de la plupart des légumes et poissons ont connu une augmentation sans précédent ces deux derniers mois, selon les données publiées par l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI) relevant du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime.

Ainsi, dans le Grand Tunis où se concentre 27% de la population, les prix du piment fort ont augmenté, en moyenne, de 52% fin janvier dernier en comparaison à la même période de l’année précédente.

Il en est de même pour l’oignon, qui a enregistré une progression des prix de 46%. Les prix des tomates ont connu à leur tour un accroissement de 17% en dépit de la hausse des quantités offertes sur le marché de 5%.

La liste des produits dont les prix ont augmenté de deux chiffres est longue, sans parler évidemment des hausses vertigineuses des prix de la viande, des poulets et des poissons dont les prix sont hors de portée. Les tunisiens s’endettent pour subvenir à leurs besoins alimentaires de base, d’après une enquête de l’Institut national de la consommation (INC).

Entre temps, Le ministère du Commerce a réagi en communiquant pour « rassurer » les consommateurs que la hausse des prix est due à des pressions conjoncturelles sur l’approvisionnement en différents produits agricoles et aux difficultés enregistrées au niveau de l’avancement de la saison agricole en raison des dommages ayant atteint une grande partie des récoltes dans les plus importantes zones de production vu des facteurs climatiques inappropriés, tel que le froid!

Le ministère a « oublié » que l’export des produits alimentaires est pratiquement à l’arrêt notamment vers la Libye, parallèlement à l’absence de la demande du secteur touristique et le quasi-blocage de la consommation de la filière de la restauration.

Les deux ministères du Commerce et de l’Agriculture font la sourde oreille aussi quant aux appels de détresse des agriculteurs qui souffrent des pénuries en intrants et en fourrage dues aux agissements des bandes criminelles qui ont pu maitriser tous les circuits de production et de distribution pour spolier aussi bien les producteurs que les consommateurs.

Le trafic de ces gangs rodés, durant les dernières années, gangrène tout : alimentation de bétail, engrais, semences, approvisionnement des marchés, financements usuriers des petits agriculteurs, distribution des cartes professionnelles aux agriculteurs, etc.

Pour rappel, la Cour des comptes a exhorté, dans son dernier rapport annuel les ministères chargés du Commerce, de l’Agriculture et des Affaires locales à réviser le plan directeur des marchés de gros, à mettre en place un cadre juridique pour la commercialisation du bétail et fixer des normes techniques pour le programme de mise à niveau des circuits de production dans sa deuxième tranche.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut