La balance commerciale alimentaire a enregistré au cours du mois d’août de l’année 2022 un déficit de 2154,4 millions de dinars (MD) contre un déficit de 1321,9 MD durant la même période de l’année précédente enregistrant ainsi, un taux de couverture de 63,8% en 2022 contre 68,8% en 2021, selon l’ONAGRI.
Le déficit enregistré est essentiellement le résultat de l’accroissement du rythme des importations des céréales (+48,9%), des huiles végétales (+109,5%) et du sucre (+65,6%). D’après l’observatoire, le prix du blé dur a enregistré une hausse de 89,6% par rapport à l’année dernière. Les prix des autres produits céréaliers (blé tendre, orge et maïs) ont enregistré une hausse variante entre 44% et 61%, cette hausse est principalement liée aux répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
Importations de quantités record
Les quantités importées ont atteint durant les premiers mois de l4ann2e en cours des niveaux record assez conséquentes : céréales (2396,3 mille tonnes), huiles végétales (183,6 mille tonnes ; +29,3%), sucre (164,1 mille tonnes ; +12,9%), lait et dérivé (10,8 mille tonnes ; +17,4%), pommes de terre (5,1 mille tonnes ; +168,4%) et viandes (2,2 mille tonnes ; +144,4%).
Les importations des produits alimentaires de base à fin juin août représentent presque le double du budget des subventions tel que retenu à la loi des finances pour toute l’année 2022.
Pénuries : l’incompétence achève ce que la corruption a commencé
Les responsables du ministre du commerce ne cessent ces derniers temps de multiplier les déclarations en insistant sur les « efforts » déployés pour lutter contre le monopole et la spéculation. Ils essayent de rassurer les citoyens quant à la disponibilité des matières de base soulignant qu’il n’y pas de pénurie.
Selon leurs dires, la forte demande sur les produits de première nécessité, le monopole et l’empressement des citoyens sont derrière leur indisponibilité sur le marché notamment dans les grandes surfaces.
Toutefois, la situation évoquée par les responsables et qui dure depuis longtemps s’est empirée ces dernières semaines. Sensible au mot « pénurie », le ministère de commerce en nie constamment l’existence, préférant parler de perturbation dans la distribution ou de déséquilibre entre l’offre et la demande.
Entre temps, spéculateurs et teneurs officiels de monopoles légaux sévissent au vu et su de tout le monde pour stocker de grandes quantités de produits vitaux, en vue de les revendre plus chers ou, plus grave encore, de les exporter frauduleusement et parfois même légalement dans des pays voisins et lointains.
De temps à autre, les autorités annoncent la saisie de stocks de produits de base subventionnés (couscous, pâtes, sucre, huile végétale, riz) et la rédaction de procès-verbaux contre les contrevenants et ce, dans le cadre de campagnes de lutte contre la spéculation et la contrebande. Malgré la criticité de la situation, on n’entend jamais parler de traduction devant les tribunaux ou de condamnation à des peines correspondant à la gravité des délits et crimes commis.
L’autarcie des autorités tunisiennes est totale par rapport à ce qui se passe dans le monde et sur les marchés mondiaux des produits de base notamment durant ces deux dernières années en raison des problèmes de logistiques causées par les répercussions du Covid-19.
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