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Enquête : La France a fournit des armes utilisées par Israël dans le bombardement d’un Hôpital à Gaza

Enquête : La France a fournit des armes utilisées par Israël dans le bombardement d’un Hôpital à Gaza

Une enquête menée par le site d’investigation français “Disclose” a révélé que la société française Thales a fourni à Israël des équipements électroniques pour drones, soupçonnés d’être utilisés pour bombarder des civils dans la bande de Gaza.

Les documents confidentiels obtenus par “Disclose” montrent que ces équipements ont été livrés à Israël, la plus récente expédition étant prévue pour le 26 mai 2024. Depuis le début de l’offensive israélienne contre le Hamas le 13 octobre 2023, l’utilisation de drones, notamment le Hermes 900, a marqué une nouveauté dans les opérations militaires israéliennes à Gaza.

Témoignages et conséquences

En décembre 2023, la journaliste palestinienne Hind Khoudary a décrit sur le réseau social X le bruit incessant des drones israéliens dans le ciel de Gaza. En juin 2024, alors que des raids frappaient Rafah et le camp d’Al-Maghazi, elle rapportait à nouveau la présence de ces drones, décrivant un bruit constant perturbant le sommeil des habitants. Un commandant israélien a confirmé au site Israel Defense que ces drones, surnommés “escadron d’oiseaux de feu”, étaient utilisés pour la surveillance, la reconnaissance et les frappes sur le territoire gazaoui.

Selon Disclose, au moins huit frappes meurtrières ont été perpétrées par des drones israéliens contre des civils ou des infrastructures civiles à Gaza entre octobre 2023 et aujourd’hui.

Le Hermes 900, avec ses ailes de 15 mètres et sa capacité à voler plus de 30 heures à 9 000 mètres d’altitude, est l’un des principaux drones utilisés. Les pilotes, souvent situés à des centaines de kilomètres, peuvent cibler avec précision des véhicules ou des bâtiments, comme l’a admis le chef de l’unité 166 qui a reconnu une frappe sur un hôpital à Khan Younès en février.

Implication de Thales et exportations controversées

Thales, détenu à 26 % par l’État français, a récemment livré des transpondeurs “TSC 4000 IFF” pour les drones Hermes 900. Ces équipements, classés par le ministère des Armées comme des “systèmes de surveillance, de poursuite de cible et de reconnaissance”, permettent aux drones d’éviter les collisions et de coordonner les frappes. Huit transpondeurs devaient être expédiés entre décembre 2023 et fin mai 2024, mais six unités sont actuellement bloquées par les douanes françaises à l’aéroport de Roissy–Charles-de-Gaulle.

Malgré la suspension discrète des exportations de matériel classé ML5, la transparence et le contrôle des ventes d’armes restent insuffisants. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a défendu ces exportations en affirmant qu’elles étaient destinées au système de défense Iron Dome pour protéger les citoyens israéliens.

Cependant, les ONG et la société civile continuent de dénoncer le risque d’utilisation de matériel français dans des crimes de guerre à Gaza.

Une position Gouvernementale ambiguë

La licence d’exportation de ce matériel, accordée par les plus hautes autorités de l’État, démontre une absence de transparence. Le ministre des Armées a pourtant passé en revue toutes les exportations vers Israël en octobre 2023, suspendant certains envois, mais permettant la livraison des transpondeurs pour drones.

Cette décision suscite des critiques, notamment de la part d’Amnesty International, et met en lumière les implications géostratégiques et éthiques des ventes d’armes.

La France, signataire du traité sur le commerce des armes depuis 2014, doit veiller à ce que ses exportations ne contribuent pas à des attaques contre des civils. La suspension discrète des exportations de matériel ML5 vers Israël montre une évolution sous la pression des ONG, mais soulève des questions sur la cohérence et la transparence de la politique française en matière de ventes d’armes.

 

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