Ce gros dossier a été annoncé en octobre 2024. La nouvelle loi sur l’immigration est officiellement en place depuis le 20 mai, elle acte une politique de régularisation massive des sans-papiers. On parlait précédemment de l’insertion de 300 000 migrants irréguliers par an, les derniers chiffres le confirment : près de 1 million de clandestins régularisés d’ici 2028.
Ces facilités sans précédent ont été accordées par les autorités espagnoles pour combattre l’exploitation et le trafic humains mais également pour résoudre des problèmes sur le marché de l’emploi et muscler l’économie nationale. En effet l’Espagne aussi fait face à une pénurie de main d’oeuvre, le gouvernement de Pedro Sanchez a décidé de frapper un grand coup.
Ce que les migrants y gagnent c’est la fin d’un long calvaire administratif, ce sont de nouveaux droits qui leur permettent de s’insérer socialement et de se projeter vers l’avenir. Quelque 900 000 étrangers en situation irrégulière pourront sortir de l’enfer de la clandestinité d’ici 2028. Parmi les réformes phares il y a le raccourcissement du délai de séjour illégal – qui passe de 3 à 2 ans– et l’obligation d’un contrat de travail pour tout dossier de régularisation.
C’est la deuxième fois en 2 ans que les autorités révisent le cadre le légal pour tirer le tapis sous les pieds des circuits parallèles, dans lesquels prospèrent des employeurs véreux et des réseaux criminels. Le gouvernement espagnol prévoit d’intégrer fiscalement près de 2 millions de résidents clandestins, avec 300 000 régularisations annuelles escomptées…
«L’objectif est d’élargir les voies d’accès à une vie digne, en tant que citoyens à part entière», a déclaré Elma Saiz, ministre espagnole en charge de l’Inclusion et des Migrations.
Certes cette nouvelle politique abat beaucoup d’écueils administratifs mais elle serre aussi la vis sur d’autres critères : seuls les migrants qui fourniront la preuve de leur résidence et de leur intégration socio-professionnelle pourront prétendre à ce dispositif. Madrid verrouille pour ne laisser aucune place à la fraude documentaire et pour que les flux de l’immigration soient structurés.
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