Economie

Evaluation de l’empreinte hydrique des approches agricoles et commerciales en Tunisie

Evaluation de l’empreinte hydrique des approches agricoles et commerciales en Tunisie

Les approches agricoles et commerciales en Tunisie montrent, relativement, certaines insuffisances face au contexte mondial, les besoins locaux et la problématique de l’eau ainsi la tendance agricole tournée vers le productivisme et l’exportation démontre sa limite tant qu’elle a un impact néfaste sur les ressources en eau.

C’est ce que révèle l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE) dans une nouvelle note de recherche publiée aujourd’hui jeudi 21 mars 2024 et intitulée « Pour le droit à l’eau et à a souveraineté alimentaire en Tunisie » indiquant que la production agricole est fortement impactée par la situation climatique qui touche le pays depuis 2016 et aggrave la disponibilité des ressources en eau et accentue le stress hydrique du pays.

De ce fait, il est clair que le modèle de l’équilibre alimentaire qui remonte aux années 1980 n’est pas assez approprié compte tenu des défis actuels et futurs puisqu’il ne fournit pas les entrées en devises escomptées et met le pays face à de fortes pénuries de par la dépendance à l’importation de la Tunisie sur les produits alimentaires de base stratégiques.

L’observatoire insiste sur la nécessité de changement de paradigme vers une agriculture basée sur la souveraineté alimentaire priorisant les besoins alimentaires locaux et encourage les autorités à utiliser l’ « empreinte hydrique » dans l’évaluation des culture et à promouvoir les modes de production durables qui garantissent la durabilité des ressources et le droit à l’eau pour tous.

Il est important de noter, sous cet angle, que la majorité des ressources en eau de la Tunisie va à l’irrigation et à l’exploitation agricole, avec un taux d’environ 80%. L’intensification de l’exploitation des terres et de l’élevage est devenue une obsession dès les années 1980 et la consommation de l’eau a naturellement augmenté.

Tout au long des trois dernières décennies, les orientations socio-économiques se sont focalisées sur ces tendances et l’agriculture en a fait les frais. Les autorités ont commencé à encourager les exportations, notamment de l’huile d’olive, des agrumes, des dattes et quelques autres fruits et légumes primeurs, au détriment des céréales, des légumineuses et de plusieurs produits de base.

Conséquence : la consommation d’eau va exploser. Les autorités investissent des moyens techniques, financiers et humains considérables afin d’encourager la mise en place de périmètres irrigables à forte intensité de production. En dépit du sempiternel discours sur la pénurie en eau, cette démarche a été poursuivie, au point de signer d’importants accords de prêts pour intensifier les superficies irrigables dans la plupart des gouvernorats.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut