Economie

Evolution de l’épargne en Tunisie en 2023 : frein à la consommation ou moteur de croissance ?

Evolution de l’épargne en Tunisie en 2023 : frein à la consommation ou moteur de croissance ?

Bien que la Tunisie ne soit pas actuellement en récession économique, il est indéniable que le pays fait face à des défis de relance importants, malgré les efforts déployés, à cet effet.

Le comportement observé chez les ménages et les entreprises tunisiennes peut être interprété comme rationnel dans ce contexte, avec une tendance marquée à l’augmentation de l’épargne, ce qui constitue un dilemme en termes des effets sur la relance économique, selon certains observateurs.

Dynamique encourageante

En 2023, les dépôts à terme et autres produits financiers ont enregistré une évolution significative, augmentant de 1 277 millions de dinars pour atteindre un total de 16 509 millions de dinars. Cette croissance s’explique en partie par la stabilisation du taux de rendement de l’épargne à 7% brut, une mesure qui a encouragé les épargnants à placer leur argent dans des produits financiers offrant des rendements attractifs et stables.

L’épargne traditionnelle a également connu une augmentation remarquable, atteignant 30 930 millions de dinars, soit une hausse de 2 977 millions de dinars par rapport à l’année précédente. De même, l’épargne postale a franchi pour la première fois le seuil des 9 000 millions de dinars, atteignant 9 040 millions de dinars, ce qui représente une augmentation de 793 millions de dinars. Dans l’ensemble, l’épargne nationale a progressé de 5 047 millions de dinars au cours de l’année écoulée.

Tendance rassurante

Cette tendance à l’augmentation de l’épargne constitue un obstacle à la consommation nationale à court terme en se référant à une vision basée sur la dynamique de la demande globale. Un vison discutable notamment en se retournant aux théories monétaristes consacrant le rôle actif de la monnaie en tant que réserve de valeur mais surtout comme dynamo d’échange assez actif dans les cycles des transactions économiques.

Cependant, à moyen et long terme, cette épargne pourrait devenir un moteur potentiel de croissance si elle est canalisée vers le financement de la production à travers des crédits. Mais, il est important de rester prudent, car il semble que ces ressources soient principalement destinées à financer d’autres dépenses stimulant l’investissement public. Si cette tendance perdure, le pays risque de limiter l’impact d’un levier crucial pour stimuler la croissance économique.

C’est pourquoi les autorités ont pris la décision de se financer directement auprès de la Banque centrale, une mesure destinée à pallier le manque de ressources provenant de l’épargne nationale pour financer les projets de développement, d’une manière optimale.

Cette situation nécessite, tout de même, plus d’efforts pour relancer l’économie nationale, afin de garantir une mobilisation supplémentaire de recettes fiscales pour soutenir les activités de développement. Dans ce contexte, le pays peut de voir son PIB impacté favorablement et de manière significative, ce qui souligne l’importance de consolider les efforts déployés pour dynamiser l’économie et encourager l’investissement productif.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut