Le département américain de l’agriculture vient d’affirmer dans un récent rapport détaillé que la Tunisie dépend largement de l’importation des huiles végétales.
Selon les données du département, en 2022/23, la production d’huile d’olive est prévue à 170 000 tonnes, reflétant le cycle alterné de faible fructification sachant que la saison 2021/22 a connu une production élevée. Les estimations relatives à la récolte de la saison s’élèvent à 240 000 tonnes, et ce, sur la base de la récolte en cours qui a commencé en novembre 2021 et qui se terminera au mois de mars 2022.
La superficie oléicole de la Tunisie représente un tiers du total des terres arables du pays, et devrait continuer à augmenter dans les années à venir. La majeure partie de la récolte d’olives est transformée en différentes qualités d’huile par 1 750 transformateurs d’huile privés dispersés sur toute la zone de production.
Compte tenu des politiques actuelles, le rapport du département US de l’agriculture ne voit pas de changements significatifs dans la consommation de soja ou de l’huile de palme par habitant. L’huile de soja et de maïs sont les huiles de cuisson les plus populaires avec des prix subventionnés par le gouvernement pour garantir leur accessibilité sur le marché de détail. L’huile de palme est mal perçue par les consommateurs et se limite généralement au secteur agroalimentaire.
Les prix de l’huile d’olive pratiqués dans le marché local ont augmenté en raison de l’inflation des prix au cours de 2021/22. Le prix moyen de l’huile d’olive tunisienne est actuellement de l’équivalent de 3,80 dollars le litre, contre 3,25 dollars à la même période l’année précédente. Au cours de la campagne de commercialisation 2022/23, la consommation d’huile d’olive devrait atteindre le même niveau enregistré en 2021/22.
On note, en outre, que les principaux marchés d’exportation de la Tunisie pour l’huile d’olive sont l’Europe et les États-Unis qui absorbent respectivement 63% et 23% de la production, avec 12 % de la production totale vendue au cours de 2020/21.
Cependant, le volume des exportations d’huile d’olive en bouteille augmente, et cela reste une priorité du gouvernement.
En dépit de l’importante production oléicole, l’huile de soja représente la plus grande consommation et importation d’huile végétale suivie, des huiles de palme, de maïs et de tournesol.
Les huiles de soja, de tournesol et de maïs sont des huiles brutes importées, soutenues par des avantages fiscaux. Cependant, l’huile de palme est généralement importée sous forme raffinée. La plus grande quotepart de l’huile de maïs raffinée et des volumes importants d’huile de soja raffinée sont ensuite réexportés. La Libye est un acheteur majeur d’huiles végétales raffinées et à prix contrôlés par la Tunisie, les volumes d’exportation exacts sont difficiles à estimer.
Le rapport américain conclut qu’il n’y a pas eu de changements majeurs dans la politique des huiles végétales, et la Tunisie maintient les objectifs clés suivants en ce qui concerne le secteur :
- Augmenter la production moyenne annuelle d’huile d’olive de 200 mille tonnes (MT) à 250 MT d’ici 2025 grâce à un plan de renouvellement des oliviers vieillissants (représentant 20% des oliviers) et des plans de nouvelles plantations dans le nord-ouest de la Tunisie,
- Augmenter les rendements des oliviers d’une moyenne de 0,2 Tonnes d’huile d’olive par hectare à pas moins de 0,25 tonnes par hectare grâce à l’amélioration des techniques de culture de l’olivier et un programme national de protection contre les maladies de l’arbre,
- Pour atténuer les grands écarts de la production d’huile d’olive pendant les années de sécheresse, le gouvernement vise à augmenter la superficie irriguée des oliviers de 100 000 HA à 150 000 HA. (Les sécheresses se produisent en moyenne deux ans sur cinq). L’expansion de l’irrigation augmenterait la production de l’huile d’olive des périmètres irrigués à 120 000 Tonnes et garantit un niveau minimum de production pendant les années de sécheresse,
- Promouvoir les exportations d’huile d’olive, une source majeure de revenus en devises du pays,
- Satisfaire la majeure partie de la demande intérieure d’huiles végétales importées au moindre coût possible,
- Continuer à subventionner l’huile végétale achetée par l’Office national de l’huile (ONH) afin de maintenir des prix de marché relativement bas au niveau du détail,
- Transférer les importations des huiles végétales de l’ONH vers des raffineurs privés via un système de quotas de raffinage.
Afin de maintenir des prix abordables des huiles végétales pour les consommateurs, le gouvernement continue de maintenir des taxes et une TVA réduites sur une liste d’huiles comestibles (par exemple, huile de palme, huile de soja, huile de maïs et de tournesol) par le biais de l’application du décret 2014-002 du 7 janvier 2014.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires