La gauche a réclamé dès hier dans la soirée la tête du Premier ministre Gabriel Attal et a déjà commencé à tirer des plans sur la comète (appliquer intégralement le programme du Nouveau Front populaire, enterrer la réforme des retraites, hausser le SMIG, taxer les ultrariches, etc.). Mais Jean-Luc Mélenchon et compagnie devront prendre leur mal en patience, le grand soir attendra : le président Emmanuel Macron a demandé à Attal de garder «pour le moment» le maroquin de Matignon afin d’«assurer la stabilité du pays».
Et la France en aura bien besoin avec trois blocs parlementaires antagonistes, qui s’opposent presque sur tous les sujets. Et quoi qu’en dise la gauche sa courte avance ne lui permettra pas de dicter sa loi; si le camp présidentiel avec ses 250 députés n’a pas pu le faire ce ne sont pas les 182 élus du Nouveau Front populaire qui le feront…
Donc il faudra beaucoup de temps pour que tout ce beau monde harmonise ses violons. Entre temps Attal reste, et il aura d’autant plus de légitimité pour camper à Matignon que c’est lui qui a porté haut les couleurs de la macronie quand le patron était obligé de se terrer à l’Elysée après les gros dégâts qu’il a provoqués.
Le Premier ministre a redit hier tout le mal qu’il pense de la dissolution du Parlement mais il n’a pas déserté le champ de bataille, il a fait face et clamé qu’aucune voix ne devait aller au Rassemblement national. Sans doute une réminiscence du passé socialiste d’Attal. Ce choix très clair alors que d’autres ténors de la majorité lambinaient et louvoyaient (l’ancien Premier ministre Edouard Philippe par exemple) a permis à la macronie de bénéficier des reports de voix massifs de la gauche dans tous les duels avec l’extrême droite.
De toute évidence la posture très ferme du Premier ministre a permis à “Ensemble” de sauver les meubles, avec 168 députés tout de même alors les sondages lui prédisaient tout au plus une cinquantaine d’élus au second tour des législatives. Attal, qui a été bien élu comme député, se positionne plus que jamais comme le futur patron de la macronie et le champion de son camp pour la présidentielle de 2027. Le chef de l’Etat «l’a remercié pour les campagnes des élections européennes et législatives qu’il a menées», en attendant de le couronner comme le dauphin.
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