La Première ministre, Elisabeth Borne, a martelé que le recul de l’âge de départ à la retraite n’est plus négociable. Donc deuxième round du bras de fer entre les syndicats et l’exécutif. Les grévistes pourraient être encore plus nombreux demain mardi 31 janvier, au nom du refus de travailler plus longtemps – 64 ans à l’horizon 2030 – pour faire valoir ses droits à la retraite. Comme le 19 janvier, ce sont les voyageurs qui vont trinquer le plus…
Les transports publics seront lourdement impactés par cette journée de mobilisation contre la réforme phare du gouvernement. Des perturbations seront enregistrées sur tout le territoire français. Le TGV, le TER, le RER, le métro parisien et l’aéroport d’Orly seront affectés.
On annonce un trafic «fortement perturbé» sur les lignes TGV, indique la SNCF. Elle prévoit à peine deux TGV sur cinq sur l’axe Nord, un sur deux dans l’Est et le Sud-Est, un sur quatre sur l’arc Atlantique et deux Ouigo sur cinq, rapporte ce lundi HuffPost. Et ce sera pire pour les trains régionaux : deux TER sur dix en moyenne dans toute la France.
La circulation des Intercités sera également “très fortement” touché : aucun train à part un aller-retour sur les lignes Paris-Clermont-Ferrand, Paris-Limoges-Toulouse et Bordeaux-Marseille. Et zéro train de nuit du lundi à mardi et de mardi à mercredi.
Au niveau international il y aura des disparités : la circulation des Eurostar et Thalys sera presque normale mais le trafic des TGV sera «fortement perturbé» entre la France et la Suisse (Lyria).
La SNCF invite les voyageurs qui le peuvent à «annuler ou reporter leurs déplacements» et à «privilégier le télétravail»…
Le menu est le même à la RATP. Par contre le transport aérien sera moins touché, avec un vol court et moyen-courrier sur dix annulé ; les liaisons long-courriers elles ne seront pas impactées, a fait savoir ce lundi la compagnie aérienne.
Suite à «la demande de la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) faite à l’ensemble des compagnies aériennes de réduire de 20% leur programme de vols de et vers Paris Orly, Air France prévoit d’assurer pour cette journée la totalité de ses vols long-courriers (et) 90 % de ses vols court et moyen-courriers», a indiqué l’entreprise.
Pour l’Éducation nationale les syndicats du personnel et des lycéens ont invité leur adhérents à faire du débrayage du 31 janvier un mouvement «encore plus fort» que celui du 19 janvier. De nombreuses organisations lycéennes telles que la FIDL, le MNL ou la Voix Lycéenne demandent qu’on paralyse les établissements.
Au niveau des mairies celle de la capitale, Paris, fermera ses portes. Certains services publics continueront de fonctionner, comme l’état civil «mais l’Hôtel de ville de Paris sera ’mairie solidaire’ le 31, en solidarité avec le mouvement social, la situation est beaucoup trop grave», a dit la maire de Paris, Anne Hidalgo.
D’autres municipalités ont rejoint le mouvement «mairies solidaires», telles que Montreuil (Seine-Saint-Denis) ou Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne). Le maire de Faches-Thumesnil (Nord), Patrick Proisy, qui porte les couleurs de la France insoumise, a fait une fleur à ses agents grévistes : les heures de débrayage ne seront pas prises en compte à partir de 14h, «afin qu’ils puissent se rendre l’après-midi à la manifestation à Lille».
Dans les secteur de l’énergie les raffineries pourraient être complètement paralysées demain, exactement comme les 19 et 26 janvier. Rappelons que les raffineries fonctionnaient mais il n’y a eu aucun transport de carburant depuis les sites ces jours-là.
Les grévistes d’EDF pourraient tasser la production d’électricité dans les centrales nucléaires et dans les barrages, mais la distribution de courant ne serait pas suspendue ; le gendarme des lieux – le gestionnaire du réseau RTE – veille au grain…
Quant à la Poste, le syndicat Sud PTT demande aux salariés de suivre le mouvement ce 31 janvier.
Des remous également du côté de la Fédération nationale des ports et docks affiliée la CGT, qui avait revendiqué presque 100% de grévistes lors de la mobilisation du 26 janvier ; elle a invité ses adhérents à persévérer avec un nouveau débrayage d’une journée ce 31 janvier.
Même les remontées de ski dans les stations pourraient être perturbées, vu que les deux syndicats phares, Force ouvrière (FO) et la CGT, ont déposé des préavis de grève pour ce mardi.
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