Economie

G20- Énergie : L’Impasse sur les Réductions des Énergies Fossiles

G20- Énergie : L’Impasse sur les Réductions des Énergies Fossiles

Les ministres de l’Énergie des pays du G20 se sont réunis en Inde le 22 juillet dernier pour discuter des mesures visant à réduire progressivement l’utilisation des énergies fossiles telles que le pétrole, le gaz et le charbon.

Malheureusement, malgré l’urgence climatique et les records de température mondiaux, aucune entente n’a pu être conclue quant à un calendrier pour cette transition cruciale.

Absence d’un Terrain d’Entente

La déclaration finale publiée à l’issue de la réunion à Goa a omis toute mention spécifique du charbon, l’une des principales sources de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique. Pourtant, le charbon reste vital pour de nombreuses économies en développement, notamment l’Inde, pays le plus peuplé au monde, et la Chine, deuxième économie mondiale. Cette tension entre les nécessités économiques et la responsabilité climatique a rendu difficile la mise en place d’un accord sur la réduction des énergies fossiles.

Les discussions ont été entravées par des divergences d’opinion concernant la manière de réduire ces énergies fossiles. Certains membres du G20 ont plaidé en faveur d’une « réduction des énergies fossiles non assujettie à des dispositifs de captage ou de stockage de carbone », affirmant que cette approche s’alignerait mieux sur leurs situations nationales respectives. D’autres ont soutenu que les technologies de captage et de stockage de carbone étaient essentielles pour atteindre les objectifs de réduction.

La Voix des Acteurs Mondiaux

Une coalition de dix-huit pays, dirigée par les Îles Marshall et incluant la France et l’Allemagne, a exhorté à une « sortie urgente des énergies fossiles » et à un « pic des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 ».

Cette coalition insiste sur une diminution de 43% des émissions mondiales d’ici 2030 par rapport à 2019, afin de respecter les objectifs de limitation de la hausse des températures à 1,5°C, conformément aux recommandations des experts climatiques des Nations unies.

L’Épineuse Question du Financement

Un point de friction majeur est le financement de la transition énergétique. Les pays en développement estiment que les nations riches et les principaux pollueurs doivent jouer un rôle accru dans le financement de cette transition.

L’Inde, par exemple, s’est engagée à atteindre la neutralité carbone d’ici 2070, mais elle demande un soutien financier pour y parvenir.

Un rapport préparé en vue de la présidence de l’Inde au G20 estime que la transition énergétique coûtera environ 4 000 milliards de dollars par an et souligne la nécessité d’un financement abordable pour les transferts de technologies et le développement des pays en développement.

Les Perspectives des Producteurs de Pétrole

Les grandes nations productrices de pétrole, comme la Russie et l’Arabie saoudite, ont été critiquées pour leur manque de progrès dans les négociations. Le PDG de la compagnie pétrolière des Émirats arabes unis, Adnoc, a indiqué que bien que la réduction des combustibles fossiles soit « inévitable » et « essentielle », il était également réaliste de reconnaître que les énergies fossiles continueraient de jouer un rôle, même si leur utilisation était réduite. Il a suggéré que les dispositifs de captage et de stockage de carbone pourraient aider à cette transition controversée.

L’impasse des ministres de l’Énergie du G20 sur la réduction des énergies fossiles reflète les tensions entre les besoins économiques et la nécessité d’atténuer le changement climatique. Alors que les appels en faveur d’une transition énergétique urgente se multiplient, les compromis entre les pays développés et en développement, ainsi qu’entre les producteurs d’énergie fossile et les partisans des énergies renouvelables, demeurent essentiels pour progresser vers un avenir plus durable.

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