L’ancienne ministre française et ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal a déclenché un vif débat ce samedi 10 mai 2025, en publiant sur son compte X (ex-Twitter) un message virulent dans lequel elle dénonce la « loi du silence » entourant les massacres en cours dans la bande de Gaza, et fustige l’inaction du président Emmanuel Macron.
Dans une prise de position sans ambiguïté, Royal accuse les dirigeants et figures publiques qui se contentent de larmes tardives ou de condamnations creuses d’être complices par leur silence.
« Ceux qui viendront verser une larme, quand les intentions génocidaires seront réalisées, parce qu’ils se sont tus, qu’ils se taisent à jamais, honte à eux », écrit-elle.
Elle s’en prend également aux discours conditionnels ou différés sur la reconnaissance d’un État palestinien :
« Ceux qui parlent de reconnaître l’État palestinien quand tout aura été détruit, honte à eux », poursuit-elle, dénonçant une hypocrisie politique qu’elle juge insoutenable.
Une critique frontale du gouvernement français
Ségolène Royal pointe directement l’inaction de l’Élysée :
« Et le président français qui se tait au lieu de saisir le Conseil de sécurité pour décider des sanctions contre Netanyahou, on a honte. Ce n’est pas ça la France. »
Dans son message, l’ancienne ministre dénonce le traitement infligé aux enfants de Gaza, accusés à tort d’être liés au Hamas pour justifier leur mise en danger par la famine et les bombardements. Elle s’oppose aussi à ce qu’elle qualifie de « vol colonial de la terre » sur laquelle les Palestiniens vivent « depuis 2000 ans ».
Les propos de Ségolène Royal ont suscité de nombreuses réactions en ligne, entre soutiens engagés et critiques prosionistes virulentes. La majorité salue le courage d’une personnalité politique qui ose briser le silence.
Depuis plusieurs semaines, de nombreuses ONG, juristes et diplomates alertent sur l’aggravation dramatique de la situation humanitaire à Gaza, avec des dizaines de milliers de morts civils, une famine déclarée par les Nations Unies, et une destruction massive des infrastructures essentielles.
Un tournant dans le positionnement politique français ?
Alors que plusieurs pays européens — dont l’Espagne, l’Irlande et la Norvège — envisagent officiellement de reconnaître l’État de Palestine dans les prochaines semaines, la France maintient une posture hésitante, appelant à une solution à deux États mais sans décision concrète.
L’intervention de Ségolène Royal pourrait donc contribuer à relancer le débat sur le rôle diplomatique de la France au Proche-Orient, et sur l’obligation morale de sortir du silence, face à ce que des juristes qualifient de possibles crimes contre l’humanité.
L’ancienne ministre conclut son message par une formule glaçante mais lourde de sens :
« Ce n’est pas ça la France. »
Un rappel, peut-être, que dans certaines circonstances, le silence d’un État peut peser aussi lourd que ses actes.
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