D’après un sondage publié ce vendredi 27 octobre par le journal Maariv près de la moitié des Israéliens s’opposent à une intervention militaire “immédiate” au sol dans la bande de Gaza…
Quand on leur a demandé “est-ce que l’armée doit mener une opération terrestre dans Gaza immédiatement ou faut-il mieux attendre ?“, 49% des personnes sondées ont répondu qu’il faut temporiser. 29% des Israéliens interrogés sont d’avis qu’il faut déclencher immédiatement cette action militaire…
Le problème c’est qu’à mesure que le temps passe l’opinion publique internationale encaissera de plus en plus mal les scènes de chaos avec leurs lots de morts. Ce que les partenaires et soutiens d’Israël pouvaient tolérer en termes de représailles tout de suite après l’assaut sanglant du 7 octobre ils l’accepteront difficilement si l’opération tarde et s’étire trop. Clairement le temps joue contre l’armée israélienne.
C’est une très mauvaise nouvelle pour le très belliqueux Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il avait besoin de ce soutien populaire parce qu’au fond de lui il doute. De lourdes pertes humaines – je parle des soldats – qui viendraient s’ajouter aux 1400 morts du 7 octobre, ce serait insupportable pour les citoyens israéliens. L’Etat hébreu a fait un grand battage pour ramener tous les Juifs de la terre afin de repeupler Israël et éviter qu’il soit englouti démographiquement par la Palestine. On ne les a pas amenés pour qu’ils meurent.
Netanyahu sait qu’il n’a pas droit à une autre erreur après sa bourde monumentale (les Egyptiens l’auraient alerté sur ce qui se trame dans les tunnels et les camps d’entrainement du Hamas) et celle de ses services de renseignement. Donc cette attente est aussi pour lui une manière de conjurer le mauvais sort…
Par ailleurs il sait que dès la fin de l’opération terrestre il rendra des comptes. Et l’homme avec qui il a monté son Cabinet de guerre, l’ancien Premier ministre et ancien ministre de la Défense Benny Gantz, sera le premier à se retourner contre Netanyahu. Gantz dont on dit qu’il est le mieux placé pour prendre les rênes du pays. Donc finalement en Israël – et ailleurs aussi – la politique n’est jamais loin, même en ces temps très troubles.
A noter que la semaine dernière, 65% des citoyens sondés par le même institut étaient en faveur d’une action militaire massive dans la bande de Gaza. Mais cette enquête ne spécifiait pas le caractère immédiat ou non de cette invasion. Une chose est certaine : les nuages s’accumulent au-dessus de Netanyahu…
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