Le harcèlement à l’école est un sujet difficile et délicat, qui peut causer beaucoup de souffrance. En tant que parent (enseignant), il est essentiel de savoir comment réagir face à cette situation pour protéger et soutenir son enfant. Voici quelques conseils et erreurs à éviter pour aider l’enfant à traverser cette épreuve.
Les erreurs courantes à éviter
- Attendre que la situation se résolve d’elle-même
Il est rare que le harcèlement scolaire disparaisse sans intervention. Chez les enfants avant l’adolescence, la situation peut rarement s’améliorer d’elle-même. Chez les adolescents, il existe une petite chance que des élèves charismatiques et influents s’expriment contre le harcèlement, ce qui peut diminuer son intensité. Cependant, il est de la responsabilité des adultes d’instaurer des repères moraux et d’agir rapidement.
- Justifier et expliquer le harcèlement
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le harcèlement peut se manifester : l’âge, les différences, les pressions sociales, les dynamiques de groupe, etc. Toutefois, cela ne justifie en aucun cas les actes de harcèlement. En tant qu’adulte, il est crucial d’établir des limites claires et de dénoncer le harcèlement comme étant inacceptable. Votre rôle est de protéger la sécurité et le bien-être des enfants.
- Confondre harcèlement et impopularité
Tout le monde n’a pas besoin d’être populaire à l’école. La véritable nature du harcèlement réside dans la violence – qu’elle soit physique ou émotionnelle. C’est cette violence que les adultes doivent stopper, en s’assurant que chaque enfant se sente en sécurité dans le groupe. La popularité n’est pas le problème ; la sécurité et le respect le sont.
- Penser que le problème vient uniquement de la victime
Bien que la victime du harcèlement soit celle qui souffre le plus, toute la communauté en ressent les conséquences. Les témoins se sentent impuissants et coupables de n’avoir rien fait, tandis que les harceleurs s’habituent à la violence et à l’impunité. Le harcèlement affecte le groupe entier et peut conduire à des comportements destructeurs. Il est donc crucial d’aborder la situation dans sa globalité.
- Se concentrer uniquement sur les individus et non sur le groupe
Le harcèlement est un problème du groupe, pas seulement des individus. Un enfant peut être persécuté dans un groupe mais accepté dans un autre. La solution ne consiste pas seulement à travailler sur les personnalités des agresseurs ou de la victime, mais à instaurer des règles saines et un climat de respect au sein du groupe.
- Appeler à la pitié
Implorer la compassion des harceleurs pour la victime ne fonctionne généralement pas. Cela renforce l’idée que les harceleurs ont le pouvoir, et que la victime est faible. Cela peut même renforcer le sentiment d’impuissance de la victime.
- Jouer selon les règles de la violence
Il est important de ne pas encourager l’enfant à s’endurcir ou à se venger. Les incitations à « rendre les coups » ou à « ne pas se laisser faire » peuvent faire croire à l’enfant que la violence est le seul moyen de se défendre. Or, l’objectif est de lui montrer que la violence n’est jamais la solution.
Les actions à entreprendre
- Nommer le problème
Il est essentiel d’appeler les choses par leur nom. Le harcèlement est de la violence. Dissimuler la situation sous des euphémismes tels que « il a du mal à s’intégrer » ou « ils le taquinent » ne fait que minimiser le problème. Parler ouvertement de harcèlement permet de prendre la mesure de la gravité des actes et d’agir en conséquence.
- Donner une évaluation claire
Dès que la situation est nommée, il faut évaluer clairement ce qui se passe. Les enfants peuvent être différents, mais cela ne justifie jamais le harcèlement. En tant qu’adultes, il est de notre devoir de leur apprendre à accepter et à cohabiter avec des personnes différentes.
- Traiter le harcèlement comme un problème du groupe
Le harcèlement est une maladie du groupe. Expliquez aux enfants qu’une mauvaise ambiance, des moqueries ou des insultes affectent l’ensemble de la communauté. En se concentrant sur le groupe, on évite de stigmatiser un individu en particulier et on permet à chacun de participer à la solution.
- Renforcer les valeurs morales
Pour que les enfants adoptent un comportement positif, ils doivent comprendre pourquoi le harcèlement est inacceptable. Faites appel à leur sens moral. Demandez-leur de réfléchir à leurs actions et à leur impact sur les autres. Ce processus d’introspection les aide à développer leur empathie et leur sens du respect.
- Établir des règles de vie positives
En groupe, travaillez à l’élaboration de règles positives de respect et de coexistence. Écrivez-les et faites-les signer par tous les membres. Ces règles doivent être claires : « On n’insulte pas », « On n’ignore pas les autres », « On ne se moque pas des différences ». Cette formalisation des règles aide à responsabiliser les enfants.
- Surveiller et soutenir les changements positifs
La lutte contre le harcèlement nécessite un suivi continu. Encouragez les comportements positifs et veillez à ce que le groupe respecte les nouvelles règles. Un adulte de confiance doit surveiller l’évolution de la situation et intervenir si nécessaire pour maintenir un climat de sécurité et de respect.
Conclusion
Le harcèlement scolaire est un problème sérieux qui nécessite une intervention réfléchie et des actions concrètes. Les enfants doivent être guidés pour comprendre l’importance du respect et de la sécurité dans leur environnement. En tant qu’adulte, il est essentiel de montrer l’exemple, de fixer des limites claires et d’encourager une culture de bienveillance et de solidarité au sein du groupe.
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