Economie

Inédit – La dévaluation du dinar a coûté 25606 millions de dinars à l’économie tunisienne

Inédit – La dévaluation du dinar a coûté 25606 millions de dinars à l’économie tunisienne

L’observatoire tunisien de l’économie (OTE), un think tank indépendant, vient de publier hier vendredi 9 octobre 2021 un document intitulé « FMI : Impact de la dévaluation du dinar ».

L’OTE appelle à travers le document à évaluer l’impact des engagements de la Tunisie avec le Fonds Monétaire International (FMI), avant de s’engager de nouveau avec l’institution financière internationale. Le document met en exergue, dans une approche détaillée, une évaluation de l’une des reformes entamées depuis 2016 à savoir la dévaluation du dinar qui a eu un impact significatif sur les réserves en devises, le déficit commercial, le service de la dette, l’inflation ainsi que sur les entreprises publiques.

L’OTE estime que le coût de la dévaluation du dinar entre 2016 et 2018 en termes de charges financières supplémentaires supportées par l’Office des Céréales, la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz, la Pharmacie Centrale de Tunisie outre l’impact sur les échanges commerciaux et l’encours de la dette est de 25606 millions de dinars. Les déboursements annuels bruts du FMI sont quant à eux évalués durant la même période à 3509,3 millions de dinars.

Depuis les années 80, le FMI et la BM se basent sur un discours qui consiste à ne pas remettre en question les conditionnalités économiques des plans d’ajustements structurels des années 80/90, malgré leurs limites relevées, mais à affirmer que ces mêmes réformes auraient été plus efficaces dans un meilleur « environnement institutionnel et de gouvernance », indique l’observatoire.

Ainsi, il assure qu’on a vu s’ajouter aux conditionnalités économiques des conditionnalités liées aux réformes de « gouvernance » et de « renforcement de capacité ». L’observatoire note que « l’amélioration de l’environnement institutionnel et de gouvernance » via l’application à la lettre des recommandations du FMI, sans prendre en considération les réalités socioéconomiques du pays n’ont mené qu’à la dégradation de la situation socio-économique qui devient insoutenable.

Incapables de fournir de véritables alternatives, les conditionnalités de ces institutions financières internationales reproduisent indéfiniment la dépendance de la Tunisie aux marchés internationaux en imposant des conditions qui visent à davantage intégrer la Tunisie dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, attirer les investisseurs étrangers, exploiter « l’avantage comparatif » de la Tunisie mais qui en réalité influencent directement les modèles de développement du pays, souligne le document de l’OTE.

En effet, ces financements sont une des causes qui a conduit à la perte de marge de manœuvre de la Tunisie dans les choix de développement conduisant par conséquent à la perte de sa souveraineté sur ces choix économiques, martèle le think tank.

Ainsi, il serait plus cohérent, selon l’OTE, pour la Tunisie d’évaluer les effets des conditionnalités des prêts accordés pas le FMI et la BM avant d’entrer en négociation avec le FMI. En effet, l’audit de ces financements a pourtant été l’une des premières revendications économiques et sociales à avoir émergé lors de la première phase de la révolution en Tunisie, précise-t-on, à cet effet. Cela permettrait également de renforcer le pouvoir de négocier du pays avec ces institutions, affirme l’observatoire.

 

 

 

 

 

 

 

 

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