Economie

INS – Inflation : Chiffres peu fiables contredisant le ministère du commerce

INS – Inflation : Chiffres peu fiables contredisant le ministère du commerce

Au mois d’avril 2022, l’inflation confirme sa tendance haussière en augmentant à 7,5% après 7,2% en mars, 7% en février et 6,7% en janvier, vient d’indiquer aujourd’hui jeudi 5 mars 2022 un bulletin de l’Institut national de la statistique (INS).

Cette progression est expliquée essentiellement par l’accélération du rythme des hausses des prix des boissons alcoolisées et tabac (24,2%) ainsi que des prix des articles d’habillement et chaussures (10,1%), des prix des meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer (7,4%).

L’INS signale qu’en avril 2022, les prix de l’alimentation augmentent de 8,7% sur un an. Cette hausse provient principalement de l’augmentation des prix des œufs de 20,4%, des huiles alimentaires de 20,4%, des fruits frais de 19,5%, des légumes frais de 12%, des volailles de 9%, des poissons frais de 9%, des dérivés de céréales de 9,1% et des viandes ovines de 6,6%.

Les prix des produits libres (non encadrés) augmentent de 7,8% sur un an. Les prix des produits encadrés augmentent quant à eux de 6,7%. Les produits alimentaires libres ont connu une hausse de 10,2% contre 1,2% pour les produits alimentaires à prix encadrés.

Ces chiffres sont très loin de l’inflation ressentie par les citoyens ces derniers temps, celle-ci est devenue un phénomène structurel, endémique et rampant.

L’évolution de l’inflation est calculée mensuellement par l’Institut National de la Statistique (INS) qui établit, à cet effet, un indice dénommé l’indice des prix à la consommation (IPC). Cet indice est déterminé en pondérant les variations des prix de 12 familles de produits et services dont le nombre est de presque 1000 et qui sont commercialisés au niveau de quelques 3672 points de vente sur tout le territoire national.

Le dernier ajustement de la méthodologie du calcul de l’IPC remonte à 15 ans et ne tient pas compte des disparités sociales et régionales au niveau des revenus et des pouvoirs de consommation des citoyens qui sont traduites par un sous-indice connu sous la dénomination du sous-indice Gini. Plusieurs produits de consommation courante ne sont pas pris en compte sciemment aux calculs de l’IPC outre la non considération de l’évolution des prix dans les marchés hebdomadaires et autres malgré qu’ils sont dispersés par milliers sur tout le territoire de la Tunisie.

Pour cela et d’une façon générale, les consommateurs sentent que l’indice d’évolution des prix ne reflète pas l’évolution des prix qui est d’ailleurs estimée par plusieurs économistes locaux et étrangers à 15 – 16% au minimum.

Dans ce contexte, le centre tunisien de veille et d’intelligence économique a demandé aux autorités compétentes de réviser la méthodologie de suivi de l’évolution des prix pour un meilleur rapprochement entre l’inflation ressentie par les consommateurs et celle qui est calculée arithmétiquement.

Néanmoins, le ministère du Commerce n’a cessé dernièrement d’annoncer la baisse sensible de plusieurs produits de consommation sensibles telles que les fruits et légumes, dans le cadre des efforts du gouvernement de maîtriser les prix, lutter contre la spéculation et améliorer le pouvoir d’achat.

Prenant comme jour de référence le début du mois de Ramadan écoulé, le ministère a indiqué récemment que la moyenne des prix a enregistré un recul sensible au niveau du marché de gros et au détail.

Toutefois, les chiffres de l’INS et dépit de leur caractère peu fiable contredisent clairement les affirmations du ministère au sujet de la baisse prétendue des prix.

Le ministère a annoncé, à maintes reprises son intention  dans un contexte flou et non appuyé par un programme identifié d’œuvrer sur différents fronts pour comprimer les prix, et freiner la tendance haussière enregistrée, au cours des mois précédents, en orientant ses programmes particulièrement vers certains produits, selon l’évolution de la situation du marché, la conjoncture économique, et la marche de la saison de production.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut