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Israël-Hamas : Le message très fort du Franco-Tunisien Mohamed Makni après sa condamnation

Israël-Hamas : Le message très fort du Franco-Tunisien Mohamed Makni après sa condamnation

Le Franco-Tunisien Mohamed Makni, 73 ans, qui a milité durant des décennies au Parti socialiste et a servi avec passion sa commune, Echirolles, en tant que Maire-adjoint, ne s’explique toujours pas les foudres de la Justice et in fine sa condamnation pour avoir exercé sa liberté d’expression sur le brûlant dossier du Proche-Orient. Il a transmis à la presse française le communiqué qui suit :

«Le 26 mars 2024, j’ai été condamné à 4 mois d’emprisonnement avec sursis par le Tribunal correctionnel de Grenoble.

Pour rappel, on me reproche d’avoir partagé sur Facebook une tribune intitulée « les lâches », écrite par Monsieur OUNAIES, ancien ministère des affaires étrangères tunisien. Celle-ci fustigeait la position des puissances occidentales à l’égard de la « résistance palestinienne » et considérait que « l’impératif est bien la défense du peuple palestinien ». Seule une demi-phrase extraite de la tribune était finalement visée par le procureur : « il s’empressent de qualifier de terrorisme, ce qui, à nos yeux, est un acte de résistance évident ».

Je tiens à préciser que j’ai condamné, dès que j’en ai eu connaissance, les actes du Hamas qui consistaient à s’en prendre à des civils israéliens.

Mais ce qu’on me reproche en réalité c’est de qualifier le mouvement national palestinien de « résistance », indépendamment des désaccords évidents que j’ai avec le Hamas. Militant du PS depuis 20 ans et élu municipal, je n’ai jamais partagé les positions de cette organisation et il est absurde de me reprocher toute forme de complaisance avec elle. Je considère néanmoins qu’il doit être possible de débattre du contexte colonial qui a mené aux événements du 7 octobre. Je ne suis pas le seul à défendre cette position et d’ailleurs à l’échelle internationale, tout cela fait débat.

En ce sens, l’ONU ne qualifie par le Hamas d’organisation terroriste, pas plus que l’AFP qui, le 28 octobre, déclarait dans un communiqué:« L’emploi du mot terroriste est extrêmement politisé et sensible. De nombreux gouvernements qualifient d’organisations terroristes les mouvements de résistance ou d’opposition dans leurs pays. De nombreux mouvements ou personnalités issus d’une résistance un temps qualifiée de terroriste ont été reconnus par la communauté internationale et sont devenus des acteurs centraux de la vie politique de leur pays. L’exemple le plus emblématique est sans doute Nelson Mandela ».

 Que l’on partage ou pas cette position, le débat relève de la liberté d’expression et la sanction d’une peine d’emprisonnement est extrêmement lourde et vise à empêcher toute forme de contradiction publique sur la question. C’est la raison pour laquelle, avec mon avocate Elsa Marcel, nous avons fait le choix de faire appel de cette décision».

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