Economie

ITES – Sécurité alimentaire : Le déficit commercial sera majoré d’au moins 1500 millions de dinars en 2022

ITES – Sécurité alimentaire : Le déficit commercial sera majoré d’au moins 1500 millions de dinars en 2022

Une étude récente de l’Institut Tunisien des Etudes stratégiques (ITES) relevant de la Présidence de la République intitulée « Renforcer la sécurité alimentaire de la Tunisie en 2022-2023 » a traité sous différents angles les aspects de la sécurité alimentaire au pays en se concentrant notamment sur l’évolution et l’analyse de la sécurité alimentaire en Tunisie, les impacts du conflit russo-ukrainien sur la sécurité alimentaire et les scénarios d’évolution possibles de la sécurité alimentaire à court terme (2022-2023).

L’ITES a évoqué également les objectifs stratégiques à considérer pour le très court terme, à ce titre, tout en formulant des propositions d’actions urgentes et prioritaires pour améliorer le niveau de sécurité alimentaire.

L’étude a réalisé une analyse des forces-faiblesses-opportunités-menaces de la sécurité alimentaire par dimension qui s’est étendu à l’analyse de la situation du secteur alimentaire dans sa globalité mais aussi de la situation socio-économique du pays, étant donné plusieurs facteurs, dont la dépendance alimentaire de la Tunisie vis-à-vis de certains pays monopolisant l’essentiel de l’offre mondiale (cas de l’Ukraine et de la Russie pour les céréales), la profondeur du déficit de la balance commerciale alimentaire et sa relation avec le déficit commercial global du pays et la disponibilité de la devise à des moments précis de l’année.

L’analyse a porté également sur d’autres facteurs tels que les variations de prix des intrants agricoles (semences et engrais) et de l’hydrocarbure, facteurs Essentiels à la production agricole que la Tunisie importe et subventionne et le poids de la compensation des prix des produits de base sur le budget de l’Etat outre les aspects liés à la raréfaction de l’eau d’une manière générale et aux changements climatiques (stress thermique, désertification, etc.).

Le bilan en matière de déficit alimentaire sur les dépenses publiques, la caisse de compensation et le recours aux devises pour garantir le même niveau de sécurité alimentaire sera certainement lourd en 2022 que celui de 2020 et de 2021, indique l’étude tout en soulignant que l’impact de la crise russo-ukrainienne sur la sécurité alimentaire dépendra fortement des performances du secteur agricole.

On évoque, à cet effet, trois volets importants :

 A titre d’exercice d’estimation, pour toute l’année 2022, si l’on garde les mêmes quantités importées en 2021 des produits de base, à savoir céréales (3880 T), sucre (200 T) et huiles végétales (200 T) et tenant compte des augmentations des prix, le déficit de la balance commerciale sera majoré d’au moins 1500 millions de dinars (MD) sachant que sur ce point, que les perspectives climatiques et de la saison touristique laissent présager des besoins en céréales supérieurs en 2022 par rapport à 2021 donc un déficit supérieur.

 Le conflit russo-ukrainien aurait un impact sur la croissance et l’inflation européennes et donc sur la demande en produits alimentaires et manufacturés (en d’autres termes, les exportations tunisiennes vers cette région). Cela pourrait priver le pays de 2% de croissance du PIB en 2022. En matière d’inflation, le rythme actuel implique une augmentation relative de l’indice des prix à la consommation de quelques 0,2 à 0,5% mensuellement depuis mars 2022. Le maintien des pressions sur le budget de l’Etat laissera au moins l’inflation dans la fourchette de 8% et pourra la faire exploser au-delà de 10% dans le pire des scénarii.

 La Banque Mondiale prévoit que cette crise persistera jusqu’à 2024. Ceci pousse à prévoir des perspectives de croissance économique relativement mauvaises, un déficit de la balance alimentaire encore plus consistant et une inflation menaçant la paix sociale à moyen terme.

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