Le président de la République Kaïs Saïed a reçu, lundi 12 mai 2025 au palais de Carthage, la cheffe du gouvernement Sarra Zaafrani Zenzri pour une séance de travail axée sur les grandes priorités nationales. À cette occasion, le chef de l’État a réaffirmé que toute réforme sérieuse doit s’inscrire dans une vision globale et nationale, dépassant les approches sectorielles qui risquent de détourner les objectifs initiaux de la révolution.
Kaïs Saïed a insisté sur l’urgence de concrétiser la justice sociale, estimant qu’elle doit constituer la première des priorités. Il a mis en garde contre les traitements fragmentaires des problèmes, qui peuvent sembler justes en apparence, mais qui échouent à instaurer une véritable équité. Il a également rappelé que les revendications du peuple tunisien, depuis le soulèvement de janvier 2011, portaient sur la dignité à l’échelle nationale, et non sur des avantages partiels ou catégoriels.
Le peuple a demandé la chute du régime, et en retour, on lui a offert quelques dizaines de dinars pour éteindre la flamme de la révolution , a déclaré le président.
Une critique des dérives post-révolutionnaires
Dans un discours empreint de fermeté, le président Saïed a dénoncé ceux qu’il qualifie de “forces de la réaction”, qui auraient détourné l’élan populaire à des fins personnelles ou partisanes. Il a pointé du doigt ceux qui, après avoir saboté des services publics, se posent aujourd’hui en victimes tout en continuant à traiter l’État comme un butin de guerre.
Il a également fustigé les comportements opportunistes de certaines élites qu’il accuse de se métamorphoser au gré des intérêts, au détriment de l’intérêt national. « Ce ne sont pas les postes, mais la patrie qui doit être l’objectif suprême », a-t-il martelé.
Une jeunesse au cœur du projet de redressement
Le président a tenu à souligner le rôle central de la jeunesse tunisienne, pleine de compétences et de patriotisme, dans la reconstruction du pays. Selon lui, le peuple tunisien possède une capacité illimitée à inventer des solutions radicales pour sortir du marasme économique et social. Il a appelé à libérer ce potentiel pour que chacun puisse vivre dignement, créer de la richesse et en profiter librement.
Kaïs Saïed a également mis en garde contre ceux qui cherchent à revenir en arrière, guidés par des intérêts extérieurs et des réseaux internes qu’il qualifie de “lobbys destructeurs”.
Un appel à la responsabilité totale des gouvernants
En clôture de cette rencontre, le président a affirmé que l’État et ses institutions doivent être intégralement au service du peuple. Il a appelé chaque responsable à faire preuve d’un engagement exemplaire dans la résolution des crises, sans céder à la facilité ni à l’égoïsme.
Celui qui ne partage pas cette voie n’a pas sa place dans les structures de l’État , a rappelé le insistant sur l’exigence d’unité et de loyauté envers la Tunisie.
Ce message solennel adressé à la cheffe du gouvernement intervient à un moment clé, alors que plusieurs projets de lois et décrets sont en préparation.
Le président Kaïs Saïed semble ainsi vouloir tracer les lignes directrices d’une nouvelle phase politique, fondée sur la justice, la dignité et la cohérence nationale.
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