Le président de la République, Kaïs Saïed, a reçu ce mercredi 14 mai 2025 au Palais de Carthage, le ministre de l’Économie et de la Planification, Samir Abdelhafidh, pour faire le point sur l’élaboration des projets de développement régionaux, dans le cadre d’une nouvelle approche participative.
La rencontre a porté sur les réunions récemment tenues avec les membres des conseils des régions, chargés de proposer et discuter les grandes orientations des futurs plans de développement. À cette occasion, le chef de l’État a rappelé que ces plans ne devront pas être de simples documents administratifs, mais des référentiels fondamentaux pour tous les projets futurs, en rupture avec les anciens choix économiques, jugés responsables de l’échec de la justice sociale et territoriale.
Une planification ascendante
Kaïs Saïed a insisté sur l’importance d’écouter les visions et les attentes des représentants des régions, en leur permettant de formuler leurs propositions librement. Il a souligné que le rapport final de ces concertations devra refléter la réalité du terrain avant d’être traduit en projet de loi structurant.
Le président a fermement rejeté l’idée de solutions imposées « du centre vers la périphérie », estimant que les politiques publiques ne doivent plus être perçues comme des faveurs distribuées, mais comme des réponses concrètes aux revendications de ceux qui ont été longtemps marginalisés.
Une lecture historique de la planification
Dans une dimension plus symbolique, Kaïs Saïed a évoqué la création du Secrétariat d’État à la Planification en 1961, qui avait alors produit des résultats significatifs, notamment dans les domaines économique et social. Il a cependant affirmé que la notion de « planification » doit aujourd’hui dépasser le cadre technique pour devenir un acte de volonté politique profonde, orienté vers une refondation structurelle.
Le chef de l’État a lié cette dynamique de transformation à l’esprit du 17 décembre 2010, soulignant que le processus de développement engagé doit s’inscrire dans la continuité du « souffle révolutionnaire parti de l’intérieur du pays » et symbolisé par le sit-in historique de la Kasbah.
Une vision centrée sur l’équité
Kaïs Saïed a conclu en affirmant que les citoyens, partout dans le pays, sont capables d’imaginer les solutions adaptées à leurs réalités, et qu’ils sont déterminés à mettre en œuvre un développement équitable et équilibré. Il a défendu l’idée d’un « double sens du mot design » : à la fois une planification nouvelle, et une détermination ferme à aller de l’avant, malgré les résistances et les blocages.
Cette rencontre s’inscrit dans le prolongement des efforts de recentrage de la politique économique tunisienne autour des besoins des régions, dans un pays toujours confronté à de fortes disparités territoriales et à une croissance peu inclusive.
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