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La céréaliculture constitue le secteur agricole le plus menacé par le changement climatique

La céréaliculture constitue le secteur agricole le plus menacé par le changement climatique

Depuis une trentaine d’années, le changement du climat a été constaté au niveau planétaire. Son impact s’est traduit directement par une hausse de la température moyenne, une variabilité de la pluviométrie et une augmentation de l’occurrence des évènements extrêmes.

La céréaliculture constitue le secteur agricole le plus menacé par le changement climatique en Tunisie alors que les pertes prévues du rendement des cultures céréalières à l’horizon 2030 sont de l’ordre de (-2.04%) pour le blé dur ; (-9.62%) pour le blé tendre et (-6.78%) pour l’orge.

C’est ce qui ressort d’un papier de recherche publié la semaine dernière par l’Observatoire Tunisie de l’Economie (OTE) qui indique que des évènements extrêmes tels que des inondations se sont avérés plus fréquents, plus intenses et plus étendus dans l’espace au cours des trois dernières décennies.

Menaces du changement climatique

Selon les projections du changement climatique de l’Institut National de la Météorologie (INM), une hausse des températures moyennes pour la Tunisie variant entre 2,1°C et 2,4°C est probable à l’horizon 2050, et elle serait entre 4,2°C et 5,2°C à la fin de 2100. Une diminution des réserves annuelles de précipitations variant entre -1% et -14% en 2050 et entre -18% à -27% en 210063 est également attendue.

D’ailleurs en 2018, la Tunisie a annoncé son Plan National d’Adaptation aux changements climatiques (PNA) moyennant un financement du Fonds Vert d’une valeur de 3 millions de dollars (soit 8,29 millions de dinars). Toutefois, aucune stratégie sectorielle n’a été adoptée concrètement notamment pour le secteur agricole, précise le papier.

En effet, les menaces du changement climatique sont diverses et peuvent aller jusqu’à la dégradation du littoral ; la submersion des terres qui aura forcément des répercussions importantes sur les activités socio-économiques (agriculture, tourisme, urbanisme, infrastructures portuaires, etc.) ; la dégradation et la désersification des écosystèmes (pastoraux, forestiers, etc.), ainsi que la dégradation des ressources en eau en quantité et en qualité.

On note, par ailleurs, que les pluies intenses accentueront aussi les phénomènes d’érosion dans les zones en amont, le transport de sédiments et leur accumulation dans les barrages. De plus, certains ouvrages de drainage et d’assainissement risquent alors d’être sous-dimensionnés pour permettre une évacuation rapide du surplus d’eau.

Risques socio-économiques

De même, on pourrait assister à une pollution accrue des eaux de surface par lessivage massif des sols (transport de produits chimiques et de déchets). En fait, à la diminution de la quantité, se greffe le problème de la baisse de la qualité des eaux du fait de l’augmentation de la demande et de la surexploitation induite des nappes disponibles ce qui pourrait entrainer à l’augmentation de la salinité.

L’OTE précise qu’au-delà des risques environnementaux, les changements climatiques présentent des risques socio-économiques majeurs. En fait, l’augmentation des événements extrêmes accentuera la dégradation des sols, ce qui pourrait provoquer la baisse des rendements.

Cette baisse aura forcément des répercussions négatives sur les revenus des agriculteurs. Le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche Maritime MARHP, a prévu d’ailleurs, qu’à l’horizon 2030 la perte des superficies cultivables par accélération du phénomène d’érosion des sols est estimée à environ 20% des superficies dédiées à la céréaliculture et donc une baisse de la production des céréales en pluvial d’environ 40%, touchant surtout le Nord du pays, rappelle l’Observatoire.

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