La dette publique peut être vitale pour le développement. Les gouvernements l’utilisent pour financer leurs dépenses, protéger et investir dans leur population, et ouvrir la voie à un avenir meilleur.
Les pays sont confrontés au choix impossible du service de leur dette ou de leur population. Aujourd’hui, 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays qui dépensent plus pour le paiement des intérêts que pour l’éducation ou la santé. L’endettement dans le monde perturbe la prospérité des peuples et de la planète, c’est ce qu’a révélé un rapport publié hier mercredi 12 juin 2023 par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Des domaines d’actions variés
Selon le rapport intitulé « A world of debt – A growing burden to global prosperity » , l’ONU dispose d’une feuille de route d’actions multilatérales pour faire face au fardeau de la dette mondiale et parvenir à un développement durable. La feuille de route est exposée dans la Note d’orientation du Programme commun de l’organisation sur les réformes de l’architecture financière internationale et la relance des ODD, qui se concentre sur trois domaines d’action :
- S’attaquer au coût élevé de la dette et aux risques croissants de surendettement,
- L’augmentation massive du financement à long terme abordable pour le développement, et
- Étendre le financement d’urgence aux pays dans le besoin. La mise en œuvre de ces actions est cruciale pour libérer les ressources nécessaires à la construction d’un monde plus prospère, inclusif et durable.
La dette publique mondiale à des niveaux sans précédent
La dette publique dans le monde a augmenté au cours des dernières décennies. Les crises en cascade de ces dernières années ont déclenché une forte accélération de cette tendance. En conséquence, la dette publique mondiale a plus que quintuplé depuis l’an 2000, dépassant nettement le PIB mondial, qui a triplé au cours de la même période, indique les données du rapport onusien.
On ajoute également qu’en 2022, la dette publique mondiale – comprenant la dette intérieure et extérieure des administrations publiques – a atteint un niveau record de 92 000 milliards USD. Les pays en développement représentent près de 30% du total, dont environ 70% sont imputables à la Chine, à l’Inde et au Brésil.
Toutefois, la dette publique a augmenté plus rapidement dans les pays en développement que dans les pays développés au cours de la dernière décennie. L’augmentation de la dette dans le monde en développement est principalement due aux besoins croissants de financement du développement – exacerbés par la pandémie de COVID-19, la crise du coût de la vie et le changement climatique – et par des sources alternatives limitées de financement, précise le rapport sur la dette mondiale.
En conséquence, le nombre de pays confrontés à des niveaux d’endettement élevés a fortement augmenté, passant de seulement 22 pays en 2011 à 59 pays en 2022.
Inégalités dans l’architecture financière internationale
Toutefois, les données révélées mettent en avant les défis auxquels font face les pays en développement notamment au vu de l’architecture financière internationale qui exacerbe l’impact négatif des crises en cascade sur le développement durable.
Le fardeau de la dette sur le développement est aggravé par un système qui limite l’accès des pays en développement au financement du développement et les pousse à emprunter auprès de sources plus coûteuses, ce qui accroît leur vulnérabilité et rend encore plus difficile le règlement des crises de la dette.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires