Economie

La transition du secteur informel en Tunisie : Défis et solutions

La transition du secteur informel en Tunisie : Défis et solutions

Une étude menée en 2022 par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) en collaboration avec l’Organisation internationale du travail (OIT) révèle une réalité saisissante : le secteur informel en Tunisie représente plus de 35% du PIB en 2020, incluant le secteur agricole.

Cette situation entraîne un manque à gagner fiscal de l’ordre de 1560 millions de dinars pour l’État. Les conséquences de cette prévalence du secteur informel sont multiples, allant de l’évasion fiscale à la détérioration du climat des affaires.

La complexité du phénomène informel

L’importance de cette question a été soulignée lors de discussions récentes, mettant en lumière la nécessité de comprendre les différents aspects du secteur informel et d’identifier des solutions efficaces pour accélérer la transition vers le secteur formel.

Le secteur informel en Tunisie revêt plusieurs formes, allant de l’activité non structurée à l’économie souterraine. Cette diversité complexe nécessite une compréhension approfondie afin de mettre en place des politiques efficaces. Malheureusement, l’absence d’une définition harmonisée complique cette tâche, entraînant des confusions tant parmi les acteurs économiques que la population.

Les défis à relever

Plusieurs facteurs contribuent à la persistance du secteur informel. En période de tensions économiques, ce dernier prend de l’ampleur, alimenté par des pratiques non conformes à la législation.

De plus, les politiques de développement régional inégales favorisent les disparités régionales et alimentent le phénomène informel. Le coût élevé de la conformité réglementaire décourage également les entreprises de rejoindre le secteur formel, tandis que la défaillance du service public renforce l’informalité dans certains domaines.

Des solutions pour une transition réussie

Pour accélérer la transition vers le secteur formel, plusieurs recommandations ont été avancées lors des discussions.

Il est crucial de repenser le modèle économique et les politiques de développement, en adoptant une approche inclusive favorisant l’émergence de pôles industriels et l’inclusion des micro-entreprises dans l’économie formelle.

La simplification de la réglementation et des procédures administratives est également essentielle. La réduction des charges réglementaires faciliterait l’entrée des entreprises dans le secteur formel, encourageant ainsi la formalisation.

Parallèlement, il est nécessaire de promouvoir l’accès au financement adapté aux petites entreprises et d’encourager la digitalisation des services publics. Ces mesures faciliteraient la transition vers le formel en offrant aux entreprises les outils nécessaires à leur pérennité.

Pour inciter les opérateurs à rejoindre le secteur formel, il est important d’améliorer les avantages sociaux, notamment en proposant des avantages attractifs en termes de couverture maladie et de sécurité sociale.

Enfin, une communication efficace sur les avantages de la formalisation, ciblée notamment sur les groupes les plus enclins à se conformer à la législation, pourrait favoriser la transition vers le formel en sensibilisant sur les bénéfices de la formalisation.

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