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L’Algérie démonte encore par la preuve des cachotteries françaises : Dernier avertissement avant le fracas

L’Algérie démonte encore par la preuve des cachotteries françaises : Dernier avertissement avant le fracas

On vous parlait de la réaction de l’Algérie à l’obligation faite aux détenteurs de passeports diplomatiques de présenter des visas en bonne et due forme pour se rendre en France. C’est la dernière mesure édictée par Paris dans ce bras de fer qui n’en finit pas. On vient d’avoir l’intégralité du communiqué émis ce lundi 19 mai par le ministère algérien des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Le texte est cinglant et annonce une riposte imminente.

Le gouvernement algérien accuse la communication française de «relever désormais d’une pratique curieuse et douteuse consistant à organiser grossièrement des fuites à des médias savamment sélectionnés par les services du ministère français de l’Intérieur et de la Direction générale de la police française», dit le département algérien des Affaires étrangères.

A noter que l’imposition du visa pour les titulaires algériens d’un passeport diplomatique ou de service a été ébruitée samedi 17 mai par des journaux français, dont France Info ; ces sources ont repris cité un document interne de l’état-major de la Police française. Mais déjà le mercredi 14 mai le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait annoncé sur BFMTV «le renvoi en Algérie de tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n’auraient pas actuellement de visas»…

Sauf que l’obligation du visa pour cette catégorie, laquelle revient à suspendre ou abroger l’Accord de 2013, n’avait pas été formellement indiquée par Barrot. La diplomatie algérienne est d’avis que l’annonce des décisions officielles françaises par ce «canal inhabituel» est un «irrespect total pour les usages diplomatiques consacrés» et une «violation, toute aussi totale» des termes de l’Accord algéro-français de 2013 encadrant l’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service.

L’Algérie n’a pas reçu de notification officielle par la voie diplomatique, ce qui est une «contravention flagrante», notamment les dispositions de l’article 8 de cet accord, déplore le MAE. La même source ajoute que le chargé d’affaires de l’Ambassade de France à Alger a été convoqué à 4 reprises au ministère des Affaires étrangères sur ce dossier et a «systématiquement affirmé ne disposer d’aucune instruction du ministère français des Affaires étrangères»…

 Par ailleurs «il n’a pas été en mesure de répondre aux demandes algériennes formelles de clarification sur ce même sujet (…). La responsabilité, pleine et entière, des premières violations de l’accord de 2013» revient à la partie française, insiste le gouvernement algérien «de manière solennelle». Ces actes ont fait immédiatement l’objet d’un «communiqué officiel des autorités algériennes les déplorant et mettant la partie française face à ses responsabilités en la matière».

Alger pointe ainsi «comme étant foncièrement une inexactitude et une contre-vérité, l’allégation française selon laquelle, c’est l’Algérie qui aurait été la première à manquer à ses obligations» que mentionne ledit accord. Le département d’Ahmed Attaf tient à préciser que «l’Algérie n’a jamais été demandeur» et que c’est la France qui a émis la proposition sur l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques lors de l’introduction du visa, en 1986, pour les ressortissants des deux pays.

«L’Algérie y avait alors opposé une fin de non-recevoir franche et sans équivoque», dit la même source. Le même refus systématique a été notifié à trois reprises face aux requêtes françaises insistantes dans les années 1990, et ce n’est qu’en 2007 que l’Algérie a validé la signature de l’accord exemptant de visa les détenteurs de passeports diplomatiques. En 2013 un nouvel accord a étendu l’exemption aux détenteurs de passeports de service.

Le gouvernement algérien martèle qu’il «apparaît dans la pratique que le Gouvernement français tend vers le gel ou la suspension de l’accord de 2013, en évitant soigneusement d’en assumer les responsabilités et les conséquences, et ce, au mépris des dispositions pertinentes dudit accord (…). Aujourd’hui, comme hier, l’Algérie n’a aucun intérêt particulier, ni aucun attachement significatif, à l’égard de cet accord» et «prend dûment acte de ce qui s’apparente à une suspension de fait de l’accord de 2013 sans le respect par la France des procédures requises», dit le communiqué.

Alger «en tire toutes les conséquences et y répondra par une application stricte de la réciprocité à la juste mesure du manquement de la partie française à ses obligations et engagements».

Ce n’est pas la première fois qu’Alger démonte par la preuve l’argumentaire des responsables politiques français. Jusqu’ici le chef de l’Etat Emmanuel Macron joue petit bras et se planque derrière les grands dossiers à l’international, déléguant le dossier algérien à son incendiaire ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. C’est confortable pour le président de la République mais cette posture n’est pas tenable…

Macron avait dit-lui même le 28 février dernier qu’il faut cheminer vers l’apaisement, que l’histoire entre les deux pays et leurs millions d’enfants l’exigent. Chiche Monsieur le Président!

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