Economie

Le GAFI place la Turquie, 4ème importateur vers la Tunisie, sur la liste grise pour blanchiment d’argent et financement du terrorisme

Le GAFI place la Turquie, 4ème importateur vers la Tunisie, sur la liste grise pour blanchiment d’argent et financement du terrorisme

Des sources internationales spécialisées en analyse financière, ont relayé aujourd’hui jeudi 21 octobre 2021 des informations indiquant que la Turquie a été « grisée » par le Groupe d’action financière (GAFI), pour des raisons liées à des « dysfonctionnements » au niveau de la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.

Le « Financial Times » a signalé que le GAFI, chargée de surveiller les dépassements, à ce niveau, à l’échelle internationale a approuvé la décision de placer la Turquie sur la « liste grise » du groupe.

Le bureau du journal basé à Londres a rapporté que la Turquie rejoint 22 autres États dans la liste ce qui est susceptible de limiter la capacité du régime « Erdogan » à augmenter les investissements internationaux au pays.

La devise du pays « la livre » a plongé à un creux historique face au dollar US dans une sévère la crise économique.

En outre, les sources financières internationales, indiquent que la Turquie a été avisée il y a deux ans par le GAFI, à cet effet. L’organisme financier a déclaré que, bien que la Turquie ait compris « les risques auxquels elle est confrontée en raison du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme », elle présente « de graves lacunes ».

Les responsables du GAFI ont ainsi décidé de mettre la Turquie sur la liste jeudi dernier à Paris, selon ces sources.

La décision impactera lourdement la Turquie, au lendemain de la publication par ailleurs du rapport annuel de la Commission européenne, très sévère, sur le pays, et se traduira par la perte de flux financiers importants. Selon un rapport du Fonds monétaire international de mai dernier, être classé sur liste grise peut faire perdre à un pays jusqu’à 3 % de son PIB, ce qui dépasserait 20 milliards de dollars par an dans le cas de la Turquie.

Ce alors que les flux d’investissements étrangers sont déjà à un plus bas depuis l’arrivée au pouvoir du président turc, « Recep Tayyip Erdogan », il y a 19 ans. Des flux pourtant indispensables au vu du déficit structurel de la balance des paiements et les besoins importants en matière d’infrastructures.

Le GAFI compte 22 pays sur sa liste grise, dont le Yémen, le Soudan du Sud, la Syrie, le Maroc, l’Albanie, le Zimbabwe, le Cambodge, la Barbade, les îles Caïmans et les Philippines.

La lutte contre le blanchiment d’argent consiste à s’assurer que les flux financiers entrants ne correspondent pas à des activités criminelles, trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains, racket, corruption, fraude fiscale, qui se réinvestiraient dans des activités légales afin que les malfaiteurs puissent en profiter. La lutte contre le financement du terrorisme est bien plus complexe étant donné la faiblesse des sommes à repérer, le terrorisme étant une activité « low cost ».

Notons que les chiffres officiels montrent que la Tunisie est devenue notamment avec la montée au pouvoir des islamistes en 2011 l’une des plaques tournantes importantes des importations turques avec environ 1 milliard de dollars US par an sans compter les mouvements commerciaux louches en raison de la faible corrélation entre les volumes et les valeurs de ces importations composées essentiellement de gadgets sans valeur et de produits superflus. La Turquie est le quatrième importateur vers la Tunisie, d’après les données statistiques.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut