Economie

Le Kef : Ressources gaspillées et des projets bloqués depuis dix ans (1/2)

Le Kef : Ressources gaspillées et des projets bloqués depuis dix ans (1/2)

Le gouvernorat du Kef se distingue par la multiplicité de ses ressources naturelles : le Kef-Ouest et le Kef-Est disposent de 92% de surfaces exploitables et la zone comprend deux barrages et 11 lacs collinaires mais malgré cela, les coupures fréquentes de l’eau potable et la difficulté de s’en procurer représentent l’un des plus grands défis au développement de la région, c’est ce révèle un rapport de l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE) parue le 7 avril 2023 et intitulée  « Développement régional au Kef : le modèle de développement actuel est-il compatible avec les caractéristiques et les spécificités de la région ».

Ressources naturelles gaspillées et inexploitées

Les solutions au sous-développement de la région demeurent temporaires, selon la note, et ne reposent pas sur des stratégies claires. On cite à titre d’exemple le retard enregistré dans la réalisation du projet de barrage de Mallègue El-Alawi. Les travaux ont commencé en début de 2016 et auraient dû s’achever en 2022, mais plusieurs entraves ont émergé et sa réalisation a été retardée. En effet, le taux d’avancement de la réalisation jusqu’au début de 2022, ne dépassait pas les 40%.

Dans ce même contexte, Tajerouine qui est la deuxième plus grande délégation du gouvernorat, après le Kef, avec une superficie de 66 857 hectares dont 92% de terres agricoles est une région riche en ressources naturelles, cependant, les chiffres de 2020 montrent que ces richesses n’ont quasiment pas été exploitée, à l’exception des pins d’Alep (Zgougou) et du fourrage.

L’OTE affirme que malgré toutes les ressources dont regorge la région du Kef, il n’a pas été possible d’atteindre les objectifs du développement global et durable, car les mesures prises au niveau de la planification ont toujours pris la forme de réactions instantanées aux crises sociales, environnementales ou sanitaires.

Projets en retard et d’autres au point mort…

Les dernières années ont enregistré des retards et des ralentissements importants quant à la réalisation d’un certain nombre de projets planifiés dans la région du Kef, pour des raisons procédurales, administratives, techniques et immobilières, et notamment pour le non-respect des entrepreneurs des délais contractuels, précise l’observatoire.

Ainsi, parmi les 15 projets de développement évalués dans le cadre du rapport de l’OTE, 11 projets ont connu des retards d’exécution. Les retards enregistrés varient entre un an (zone industrielle d’Oued Rmal) et onze ans (le projet de piste d’athlétisme à l’Institut Supérieur du Sport et de l’Education Physique du Kef).

Selon la recherche de l’observatoire, les principales raisons de ce retard sont dues au changement de l’entrepreneur chargé des travaux, les difficultés de financement ou de paiement et la durée des procédures administratives pour préparer les appels d’offres.

Parmi les exemples qui illustrent ces retards le projet d’aménagement du marché central du Kef-Est : lancé en 2013, le projet n’a vu démarrer l’appel d’offres qui le concerne qu’en 2022. Selon les recherches menées auprès de responsables de diverses directions régionales, la programmation centralisée et unilatérale des projets pose des problèmes (centralisation de la décision).

Il est clair aussi que la mise en œuvre des projets de développement souffre d’un manque d’expertise et de ressources humaines pour la gestion et le suivi de l’exécution. Pour relever ce défi, il convient d’instaurer un système de décentralisation qui demeure, néanmoins, vulnérable et menacée par le manque des ressources humaines, martèle-t-on.

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