finances et économie

Le Maroc écrase le classement des entreprises cotées : les 6 premières places en Afrique du Nord, 15 dans le TOP 20 régional

Partager

C’est la preuve que les grands groupes marocains se portent comme un charme en dépit des difficultés conjoncturelles et structurelles du royaume. Pour cette année les 6 plus grandes entreprises cotées en Bourse en Afrique du Nord sont toutes marocaines. Le royaume fait mieux que l’Égypte, la deuxième économie du continent (en termes de produit intérieur brut)…

Le classement 2025 des 250 plus grandes entreprises africaines, publié par African Business, est formel : le paysage boursier nord-africain est dominé par le Maroc. Le leader régional en matière d’entreprises cotées occupe les 6 premières places des capitalisations boursières dans cette partie de l’Afrique. Les Marocains se payent même le luxe d’afficher 15 entreprises dans le TOP 20 régional, l’Égypte prend le reste.

Pas de représentant algérien, libyen ou mauritanien, seule la Tunisie décroche 7 positions dans le TOP 250, une dynamique pas suffisamment forte pour décrocher les premiers rangs régionaux. L’essor du Maroc est impulsé par des ténors continentaux tels que Attijariwafa Bank, Maroc Telecom, Managem, etc.

Cela ne signifie pas pour autant que le royaume n’a pas une marge de progression. Le chantier est encore plus titanesque dans le voisinage, avec un travail de  libéralisation et de valorisation boursière qu’il faut entreprendre de toute urgence.

Sur le toit du classement régional on retrouve Attijariwafa Bank ; sa valeur est montée à 15,6 milliards de dollars, contre 10,8 milliards en 2024. Il est incontestablement le numéro 1 des entreprises cotées en Afrique du Nord. Puis vient Maroc Telecom, valorisée à 11,1 milliards de dollars. Ensuite il y a le groupe minier Managem, la Banque Centrale Populaire, l’opérateur portuaire Marsa Maroc (un partenaire clé dans le développement du hub Tanger Med) et TAQA Maroc, un géant de la production électrique.

Ces 6 sociétés marocaines dament le pion aux grands groupes égyptiens. On notera le net repli de Commercial International Bank dans le classement ; idem pour Misr Fertilizers Production Company, dont la capitalisation s’établit à 1,7 milliard de dollars, le seuil minimal pour prétendre à la 20e place du classement régional.

Le reste du TOP 20 nord-africain confirme le dynamisme marocain. Parmi les entreprises classées on peut citer LafargeHolcim Maroc, Bank of Africa, Ciments du Maroc, TGCC, Cosumar, Addoha, Akdital, Wafa Assurance ou encore TotalEnergies Marketing Maroc. Cette diversité sectorielle illustre la richesse et la solidité du tissu économique marocain, suffisamment pour faire émerger des leaders dans les segments bancaire, industriel, minier, immobilier, logistique, énergétique et pharmaceutique.

Le “pays des pharaons” ne peut pas en dire autant, elle dévisse dans le classement. Le nombre des entreprises égyptiennes dans le TOP 20 régional est passé de 7 à 5 en un an. En dépit du grand virage sur la privatisation des entreprises publiques et de la baisse de l’emprise de l’armée sur l’économie les effets sur le paysage boursier du pays se font attendre.

Quant à la Tunisie, elle est lestée par le volume de son économie. Ce facteur plombe la puissance financière des entreprises, même si certaines signent des exploits à l’international, notamment dans les secteurs exportateurs.

Pour l’Algérie, 3e économie du continent, la clé est certes dans les grandes entreprises publiques, dont certaines sont les plus florissantes en Afrique, mais également dans l’essor des structures privées. Le pays a commencé à diversifier son économie et ses sources de revenus, en témoignent le boom des exportations hors hydrocarbures et des investissements dans des secteurs à haute valeur ajoutée…

C’est ce levier et l’exploitation des autres ressources qui permettront à Alger d’atteindre les paliers supérieurs. Le gros potentiel du pays le permet aisément, les réformes structurelles feront le reste.

 

 

Laissez un commentaire