Economie

L’économie bleue en Tunisie : Navigation vers un avenir durable

L’économie bleue en Tunisie : Navigation vers un avenir durable

L’économie bleue émerge comme un concept crucial dans le paysage économique mondial, offrant une approche durable pour l’exploitation des ressources marines et côtières.
En Tunisie, cette perspective prend de l’ampleur, offrant de nouvelles voies de développement économique tout en préservant les écosystèmes marins fragiles. Dans cet article, nous explorerons ce qu’est exactement l’économie bleue, son champ d’application, son expérience mondiale et régionale, ainsi que les avantages et défis qu’elle présente pour la Tunisie.
Définition et champ d’application
L’économie bleue se concentre sur l’utilisation durable des ressources marines et côtières pour promouvoir la croissance économique tout en préservant la santé des écosystèmes marins. Elle englobe une gamme d’activités allant de la pêche durable à l’aquaculture, en passant par le tourisme côtier, les énergies renouvelables en mer, la biotechnologie marine, et la préservation de la biodiversité marine. L’objectif est de tirer parti des ressources océaniques de manière responsable, tout en créant des emplois et en stimulant l’innovation.
En Tunisie, l’économie bleue s’étend sur toute la côte méditerranéenne, offrant des opportunités dans des secteurs variés tels que la pêche et l’aquaculture, le tourisme côtier et la conservation marine. Les initiatives de développement durable visent à optimiser l’utilisation des ressources marines tout en préservant la biodiversité et en luttant contre la pollution marine.
Retour d’expérience mondial et régional
Dans le monde entier, des pays côtiers ont adopté des stratégies d’économie bleue pour diversifier leurs économies et atténuer les pressions exercées sur les ressources marines. Des succès ont été enregistrés, notamment aux Pays-Bas avec leur expertise en gestion des eaux et en aquaculture, et au Kenya avec le développement de l’aquaculture durable et du tourisme marin. Dans des pays similaires à la Tunisie, comme le Maroc et l’Égypte, des initiatives d’économie bleue ont également vu le jour, témoignant du potentiel de croissance économique et de préservation environnementale offert par les ressources marines.
Etat des lieux et avantages pour la Tunisie
Le littoral tunisien regroupe 76 % de la population et génère l’essentiel de la production industrielle et touristique et monopolise 75 % des investissements, reflétant ainsi la fracture est-ouest du pays, accentuée par la mondialisation et l’externalisation de notre économie. Il est à signaler que les échanges commerciaux extérieurs de la Tunisie sont assurés à 97 % par voie maritime, la part du pavillon tunisien ne représentant plus que 7 % du trafic contre 21 % en 1995.
En Tunisie, l’économie bleue représente 12% du PIB et offre un fort potentiel de développement. Elle permettrait de diversifier l’économie, de créer des emplois verts et d’améliorer la résilience face au changement climatique. Le gouvernement tunisien s’est engagé dans l’élaboration d’une stratégie nationale d’économie bleue, avec le soutien de la Banque mondiale.
A titre d’exemple, en 2022, la Tunisie a enregistré une production aquacole de 21 000 tonnes, ce qui représente entre 3% et 13% de sa production halieutique totale. Dans une perspective de croissance, le pays vise à augmenter cette production à 56 000 tonnes d’ici 2030, en mettant l’accent sur l’exportation vers l’Union européenne, les pays du Golfe et le Canada.
Défis
Cependant, des défis subsistent pour l’économie bleue en Tunisie. La surpêche, la pollution marine et le changement climatique représentent des menaces pour les écosystèmes marins, nécessitant une gestion efficace et une réglementation adéquate. De plus, le développement des infrastructures maritimes et la promotion de l’innovation dans des domaines tels que l’aquaculture durable exigent des investissements et des capacités institutionnelles accrues.
L’économie bleue en Tunisie représente une opportunité majeure de développement économique durable, de création d’emplois verts et de préservation des ressources marines. Malgré ses avantages indéniables, ce secteur est confronté à des défis importants tels que la surexploitation des ressources, la pollution marine, les besoins en infrastructures maritimes, la gouvernance et la coordination insuffisantes, ainsi que les exigences de financement et de renforcement des capacités institutionnelles.

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