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Les dessous du Festival de la Grenade de Testour

Les dessous du Festival de la Grenade de Testour

D’après un communiqué publié sur la page officielle du ministère du Tourisme, le ministre Mohamed Moez Belhassine s’est rendu vendredi dernier, le 29 octobre 2021, au gouvernorat de Béja pour assister au Festival de la grenade organisée à Testour.

Accompagné de certains responsables régionaux, le ministre a fait le tour de la ville pour voir la majorité des stands.

Belhassine s’est entretenu également avec les artisans et les agriculteurs sur les difficultés auxquelles sont confrontés les professionnels du secteur dont les problèmes de production, de promotion et d’exportation.

Le ministre qui se voulait glamour

La présentation projetée par le ministère de tutelle pour mettre sous les projecteurs les activités de Belahssine n’est pas passée inaperçue. But de la manoeuvre : mettre le ministre du Tourisme sous les projecteurs pour promouvoir ses activités et ses visites.

D’ailleurs, on ressent depuis sa nomination à la tête du ministère que les publications partagées ont connu un certain changement.

Prenant soin de son apparence, le ministre a eu recours à la publication de photos de très haute qualité avec un choix étudié de l’angle de prise de vue, donnant l’impression d’une stratégie de marketing de sa personne.

S’inscrivant dans le même processus de promotion de l’image personnelle, l’attention était portée sur ce qu’a fait le ministre durant le festival.

A l’instar de ses photos avec les artisans, on le voit dans l’un des clichés partagés en train d’admirer les grenades. Une photo vide de sens dont l’objectif derrière n’est toujours pas clair.

La double peine des visiteurs

Derrière les superbes photos du ministère il y a la face cachée du festival.

A l’occasion des vacances scolaires et suite aux dizaines d’appels encourageant le tourisme intérieur, des centaines de visiteurs se sont rendus à Testour pour se détendre et profiter de la diversité culturelle qui caractérise la ville de Testour. Hélas, cette visite a viré au cauchemar.

S’ajoutant à la longue distance qu’il fallait parcourir pour se rendre à Testour, il y a eu l’embouteillage indescriptible à l’entrée de la ville.

Des photos ont été largement partagées sur les réseaux sociaux, montrant des files interminables de voitures à Testour, avec un trafic bloqué.

D’autres photos ont mis en évidence les visiteurs qui se sont rendus en masse pour participer aux festivités.

Ces derniers ont été bloqués, pendant de longues heures, dans leurs voitures. Certains d’entre eux sont même rentrés à la maison les mains vides pour éviter de se taper des heures d’attente.

Il faut imaginer, à ce stade, la galère des parents qui étaient coincés avec leurs enfants dans des véhicules, sans pour autant avoir la possibilité de changer de destination très rapidement.

Un tel événement méritait, à tout le moins, une large couverture médiatique. Mais vous imaginez bien que le ministère du Tourisme s’en est bien passée…

Au lieu de se focaliser sur les albums photos de la ville et du ministère, les autorités auraient dû accorder de l’attention à la logistique et aux problèmes organisationnels pour assurer le bon déroulement de l’événement, notamment avec le nombre élevé de visiteurs estimé à 150.000 personnes.

Un flot de promesses… et après ?

En plus des défaillances organisationnelles et des problèmes logistiques ayant empêché des centaines de visiteurs de se rendre à Testour, se posent les difficultés auxquelles sont confrontés les agriculteurs et les marchands de grenade, qui commercialisent tout de même un produit classé Appellation d’Origine Contrôlée (AOC), un puissant label qui est censé leur ouvrir de juteux marchés à l’international. Mais entre ce gros potentiel et la réalité…

Il convient de noter que les responsables ont tendance, dans chaque événement, à noyer les participants et les travailleurs sous les mots en les étourdissant avec des solutions et des flots de promesses qui pourraient ne jamais voir le jour.

Le ministre va-t-il cette fois ci faire exception à la règle ?

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