Economie

Les tunisiens et le droit au logement, l’impossible équation…

Les tunisiens et le droit au logement, l’impossible équation…

Parvenir à la propriété ou même à louer un logement constituent, en ces temps, pour de larges franges de la société, un réel problème, en raison des distorsions graves qui caractérisent un marché de l’habitat en totale dérégulation, d’une part et suite à des conditions de financement pratiquement usuraires sans tenir compte de l’exclusion de citoyens qualifiés de « non bancables » par certains établissements de crédit sous le prétexte de leur insolvabilité, d’autre part.

Les statistiques disponibles au sujet du logement en Tunisie mettent en évidence une situation critique et annoncent des indicateurs alarmants aussi bien aux niveaux quantitatifs que qualitatifs et évoquent l’incapacité de ce qui reste des mécanismes et des programmes gouvernementaux de l’habitat à répondre aux besoins de la société.

Dernièrement et selon les données publiées par l’institut national de la statistique (INS), l’indice des prix de l’immobilier (IPIM année de base 2015) a enregistré durant le deuxième trimestre 2020 une hausse de 1,8% (en glissement annuel) par rapport à la même période de l’année précédente.

Les prix des appartements ont connu une augmentation de 3,7%, ceux des logements (villa ou maison arabe) ont augmenté de 1,9%, alors que le prix du foncier résidentiel a augmenté de 0,7%.

D’après les données de l’INS, le deuxième trimestre 2020 a été également, marqué par une baisse remarquable des transactions immobilières de 49,2%, ce qui constitue une distorsion à la loi de l’offre et des la demande du fait de la hausse continue des prix.

Les observateurs et toutes les parties prenantes évoquent le fait que le secteur immobilier structuré a connu une nette envolée des prix tout en notant qu’au total, le déficit minimal des logements est de 100 mille par an qu’il convient de combler dans les 6 ou 7 prochaines années.

Par ailleurs, le gouvernement a adopté en 2016 une nouvelle stratégie nationale de l’habitat basée sur quatre orientations fondamentales à savoir l’accroissement de l’offre de terrains à bâtir, la diversification de l’offre de logements, la promotion du secteur privé et le renforcement de la politique de réhabilitation et d’amélioration de la gestion du parc immobilier existant.

Toutefois, la concrétisation de cette stratégie se heurte à plusieurs obstacles en raison de l’instabilité qui règne dans le pays, depuis des années.

Néanmoins des solutions existent. Trois axes nécessitent d’être étudiés. Il s’agit en premier lieu d’optimiser l’assainissement de l’assiette foncière en mettant en œuvre un système d’information accessible aux acteurs publics et privés et réformer la fiscalité foncière. En second lieu, il est important d’instaurer des procédures souples de modification des dispositions des plans d’aménagement urbains (PAU) et d’améliorer leur qualité.

Enfin, le traitement de la question du financement exige de nouvelles ressources pour payer notamment la mobilisation du foncier, étudier et statuer sur une taxe d’urbanisation qui ferait une ponction sur les ressources nouvelles qui naissent du changement de vocation de zones, mobiliser des ressources à long terme au profit du secteur et orienter une partie du Fonds FOPROLOS à la production de logements sociaux.

L’adoption d’un système de microcrédit-logement au profit des ménages à revenus irréguliers et faibles aura un grand apport pour les plus modestes pour s’approprier un habitat digne.

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