Economie

L’OTE plaide pour un développement dont le départ soit du territoire

L’OTE plaide pour un développement dont le départ soit du territoire

Dans le cadre de ses activités, l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE) a lancé en 2019 un projet, financé par le Fonds des Nations Unies pour la Démocratie (FNUD), intitulé « Promouvoir la participation de la jeunesse dans le développement régional ».

Ce projet cible des territoires dans trois gouvernorats du pays dont Médenine. Selon un rapport publié récemment par l’observatoire et intitulé « Le diagnostic participatif du développement dans le gouvernorat de Médenine (Djerba-Ajim, Midoun et Zarzis) », il est impératif qu’une nouvelle approche de développement soit mise en place.

Approche innovante

Il s’agit, à cet effet, d’une approche bottom-up dont le départ soit du territoire et qui sélectionne les projets de développement à fort impact socio-économique pour les générations actuelles et futures. A défaut, la planification centralisée a déjà montré ses limites et ce, à titre indicatif dans les différences entre les délégations de Djerba (Ajim-Midoun-Houmt Souk) ou entre celles de Medenine de manière plus générale. 

Il est aussi clair que le choix de marketing territorial uni-secteur que les différents gouvernements ont choisi pour Djerba comme une ville douce de tourisme balnéaire a montré ses limites. De même, le cumul de plusieurs atouts d’infrastructure comme le port commercial, le Parc d’Activités économiques de Zarzis (PAEZ), le port de pêche le plus grand du gouvernorat, etc. dans une délégation sans impliquer les jeunes ou comprendre leurs besoins peut donner des indicateurs de migration et d’abandon scolaire alarmants.

Le développement local requiert une connaissance approfondie de la dynamique économique allant de l’analyse du niveau de développement actuel à l’identification des potentiels en termes d’atouts de la région, note-t-on.

Forte centralisation

Le périmètre étudié dans le rapport de l’OTE et qui a concerné Midoun-Ajim-Zarzis a permis de montrer que l’absence de budget par régions, la ventilation des projets de développement par Ministère et leur regroupement empêchent l’appréciation des ressources allouées aux territoires et surtout ne permettent pas d’inscrire ces projets dans un objectif clair de développement régional et sous une politique publique claire.

Les politiques de développement régional en Tunisie sont marquées, d’après le rapport de diagnostic participatif par une forte centralisation et une absence de vision véritable de développement local. Ces dernières ont réduit les régions intérieures à une logique de ressource qui a abouti au déséquilibre régional actuel en matière de développement, indique le rapport de l’OTE.

Evaluation du potentiel de développement

L’évaluation des projets de développement dans le périmètre choisi « Zarzis – Midoun – Ajim » a permis d’identifier d’une part que plusieurs projets de développement sont en réalité des projets de viabilisation et d’autre part qu’ils font face à d’importants retards d’exécution dus principalement aux manques de moyens financiers et humains, aux problèmes de coordination entre les institutions et aux lourdeurs administratives et même à des textes juridiques inadaptés.

Par ailleurs, le rapport indique que l’évaluation du potentiel de développement diversifié du périmètre étudié a permis de mettre en lumière la possibilité de déterminer de manière participative des filières de développement durable inclusif basées sur des atouts du territoire.

Valorisation des atouts régionaux

Avec les jeunes et sur la base des recherches effectuées en bureau et sur terrain, le tourisme spécialisé et responsable (y compris le tourisme des services de santé, culturel, d’aventure, l’écotourisme, etc.), la valorisation des produits de la pêche et de l’arboriculture ainsi que les Technologies de l’Information et de la Communication ont été identifiés comme des opportunités de développement à Midoun, Ajim et Zarzis.

Cependant, de telles filières ne peuvent réussir sans la mobilisation des différents acteurs territoriaux pour une identification des priorités d’investissement dans des projets d’infrastructure et d’aménagement par exemple.

A défaut de la planification participative et consciente, un projet comme le Pont de Jorf-Ajim ne constitue pas encore une unanimité pour la communauté d’Ajim qui ne dispose déjà pas des informations nécessaires sur son coût, sa planification, ses avantages et inconvénients éventuels, conclut le rapport.

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