Economie

L’UTAP : La récolte céréalière ne dépassera le tiers de la récolte précédente

L’UTAP : La récolte céréalière ne dépassera le tiers de la récolte précédente

L’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) indique que la sécheresse, dans plus de 70% des exploitations céréalières, a endommagé les cultures dans la plupart des gouvernorats du pays, menaçant la sécurité alimentaire au cours de la prochaine saison.

Cette année, la Tunisie connaît l’une des années de sécheresse les plus dures du fait du manque des pluies pendant de longs mois, causant des dommages à une grande partie des superficies céréalières semées en début de saison.

Le manque de pluie de cette année n’a pas aidé à terminer la germination des céréales, la plupart des zones étant touchées et s’étendent sur quelques 800 000 hectares.

L’Union de l’agriculture et de la pêche œuvre pour la réalisation d’un inventaire complet des zones touchées par cette catastrophe afin d’annoncer officiellement les dommages finaux, d’engager des procédures liées au rééchelonnement des prêts aux agriculteurs et d’obtenir l’indemnisation nécessaire du Fonds des catastrophes naturelles.

Mohamed Rjaibia, membre de l’Organisation des agriculteurs en charge des grandes cultures, a déclaré que la Tunisie connaît l’une des pires saisons agricoles cette année en raison de la grave sécheresse qui a frappé le pays, soulignant  qu’environ 70% des zones de cultures céréalières ont été touchées, notant dans le  même contexte que les dommages concernent de vastes régions des gouvernorats de  Beja et Jendouba, en plus de l’enregistrement de dégâts importants dans  les gouvernorats du  Kef, Siliana,  Zaghouan, Kasserine et Kairouan.

Dans une déclaration aux médias, le membre de l’UTAP a déclaré que le coût de la perte de 70% de la superficie céréalière sera très élevé pour les agriculteurs et l’ensemble des opérateurs des systèmes alimentaires, soulignant que les secteurs de l’élevage et de la production laitière seront gravement affectés et que le pays sera contraint d’importer, en conséquence, d’importantes quantités de céréales pour assurer l’approvisionnement en produits de base notamment le pain et les pattes.

Il a souligné, sous ce même angle, que les régions productrices de céréales du nord sont les principaux fournisseurs de fourrage à l’ensemble des gouvernorats du pays, précisant que les dommages causés aux exploitations céréalières entraîneront une réduction significative de la nourriture du bétail.

La récolte céréalière de cette année ne représentera probablement pas plus d’un tiers des 7 millions de quintaux de l’année dernière, a-t-il déclaré, notant que les autorités sont tenues de gérer correctement les quantités qui seront collectées afin de fournir des semences pour la prochaine saison. 

Les récoltes de la saison dernière ont dépassé les 7 millions de quintaux et sont composées principalement du blé dur. Selon l’Office des Céréales, les récoltes à fin août dernier dans les diverses zones de production, s’élevaient à 7,433 millions de quintaux.

Ces quantités comprennent le blé tendre, l’orge et le blé dur, qui arrivent en tête de liste avec plus de 6,6 millions de quintaux.

Le ministère de l’Agriculture prévoyait d’atteindre l’autosuffisance en blé dur à partir de 2023 avec une production de 12 millions de tonnes, en stimulant la production, en augmentant la rentabilité du secteur et en améliorant les prix des céréales lors de l’achat auprès des producteurs. Le plan de stimulation de la production comprenait l’extension des zones de production de blé dur à 800 000 hectares contre 600 000 hectares actuellement.

L’été dernier, le ministère de l’Environnement a révélé que la Tunisie enregistre une année sèche tous les trois ans et que 75% du territoire national est menacé par la désertification, en particulier dans les régions du centre et du sud, ce qui affecte directement la production agricole et les secteurs stratégiques.

D’autre part, une étude sur les répercussions du changement climatique sur l’économie du pays publiée par le ministère de l’Environnement en novembre 2021 a confirmé que la Tunisie est menacée de perte de ses ressources naturelles, car elle devrait faire face à une grave pénurie de cultures céréalières due à la sécheresse à raison d’un tiers de la superficie cultivée pour atteindre seulement un million d’hectares d’ici 2030. En conséquence, le secteur agricole connaîtra une baisse de sa contribution au PIB pour ne pas dépasser environ 5 à 10%.

L’étude prévoit également que le secteur agricole, à son tour, subira des pertes économiques équivalentes à 5 à 10% du PIB sectoriel d’ici 2030, en raison du dérèglement climatique.

La Tunisie est particulièrement vulnérable aux ruptures d’approvisionnement en céréales, ayant importé 60% de ses besoins en blé tendre et 66% de ses besoins en orge de la Fédération de Russie et de l’Ukraine, l’année dernière.

 

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