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Ma vie: Une vie de famille ordinaire malgré les défis économiques

Ma vie: Une vie de famille ordinaire malgré les défis économiques

Tunisie Numérique a mené une série d’interviews auprès des familles tunisiennes pour savoir comment elles gèrent leurs budgets en ces temps de crise que traverse le pays.

Ces tunisiens proviennent de différentes classes sociales, sont d’âges différents et habitent dans des quartiers aussi bien huppés que populaires. Ils ont accepté volontairement de répondre de manière spontanée et anonyme aux questions de Tunisie Numérique. Les récits ont été retranscrits tels quels.

Skander, 51 ans, et Hiba, 46 ans, tous deux professeur de lycée, sont mariés et ont deux enfants : Amine, 15 ans, en 9e année, et Tarak, 14 ans, en 8e année.

Skander se confie à nous : « J’ai vécu une expérience matrimoniale infructueuse par le passé, mais j’ai réussi à rebondir grâce à mon mariage avec Hiba. Nous étions collègues de travail. Maintenant Hiba est la mère de nos deux enfants. Je continue de verser une pension alimentaire à mon ex-femme depuis 16 ans, conformément à la législation tunisienne qui impose cette obligation financière aux ex-époux. C’est un lourd fardeau financier ».

La famille est originaire d’une région rurale du gouvernorat du Kairouan.

Entre ville et campagne :

La famille possède une voiture âgée de cinq ans ainsi qu’une maison en ville. De plus, le couple détient un champ d’oliviers et une maison à la campagne, à proximité des résidences des trois frères de Skander et de la maison de ses regrettés parents.

Skander nous donne plus de détails : « Nous jonglons entre la vie urbaine et la campagne, où je m’adonne à l’agriculture pendant les vacances scolaires. J’ai une petite oliveraie qui génère des revenus modestes chaque année. Cette diversification des revenus contribue à maintenir une situation financière relativement stable. L’agriculture est notre bouée de sauvetage face à l’inflation galopante. Pour l’instant… ».

Skander poursuit : « Le coût de la vie en Tunisie est hors de contrôle, ce qui impacte directement notre capacité à épargner ou à allouer un budget aux activités estivales et aux vacances, qui peuvent atteindre jusqu’à mille dinars par an ».

Skander explique : « Dans ce contexte, j’ai l’habitude d’allouer des montants variables pour épargner chaque mois, en fonction des circonstances. Ainsi, le montant de l’épargne mensuelle varie d’un mois à l’autre, oscillant entre 300 et 500 dinars. Nous ajoutons à cela les revenus des activités agricoles saisonnières, tels que la récolte d’olives, qui peuvent atteindre jusqu’à 10 000 dinars par an dans les meilleures conditions ».

Des défis financiers

Skander évoque de la gestion du budget : « La vie n’est pas exempte de défis financiers. Les dépenses mensuelles de la famille s’élèvent à environ 1200 dinars pour la nourriture et les produits de nettoyage, auxquels s’ajoutent des coûts tels que l’électricité, l’eau et les services Internet. Nous devons jongler avec tout cela, et il n’est pas facile de dire non aux enfants ».

Hiba prend la parole et rajoute : « Nous consacrons une part importante de notre budget aux besoins des enfants, notamment les cours privés, ainsi que les dépenses liées à Ramadan et aux fêtes religieuses (Aïd al-Fitr et Aïd al-Adha). Malgré ces dépenses, nous nous efforçons d’économiser chaque mois, avec des montants variables, en fonction de la situation. Les revenus saisonniers provenant de la récolte d’olives, pouvant atteindre jusqu’à 10 000 dinars par an, contribuent également à cette épargne ».

Hiba ajoute : « Dans un contexte où les prix des produits continuent d’augmenter, nous relevons le défi de maintenir une vie équilibrée tout en essayant de respecter notre budget. Le coût de la vie élevé nous pousse à être prudents dans nos dépenses, tout en nous efforçant de garantir un avenir stable pour nos enfants ».

Skander lance un regard complice à Hiba et conclut fièrement : « Hiba gère le budget d’une main de fer. Elle est une excellente gestionnaire. Notre couple illustre la persévérance et la résilience nécessaires pour faire face aux défis financiers dans un contexte économique complexe de la classe moyenne ».

Skander poursuit : « Je verse une pension alimentaire mensuelle à mon ex-femme d’un montant de 350 dinars, en plus des dépenses quotidiennes de la famille, qui sont assez élevées compte tenu des besoins et des exigences des enfants, sans tenir compte des coûts des cours particuliers, qui s’élèvent à 160 dinars par mois, voire davantage parfois ».

Skander termine en plaisantant : « Par la grâce de Dieu, je ne fume ni ne bois d’alcool, sinon j’aurais pu me retrouver en prison pour non-paiement de cette pension alimentaire à vie ».

Le budget familial

Les revenus :

  • Salaire de Skander : 1 600 dinars.
  • Salaire de Hiba : 1 600 dinars.
  • Recette moyenne annuelle de la récolte d’olives : 10 000 dinars.

Les dépenses :

  • Produits alimentaires et d’entretien : 1 200 dinars par mois.
  • Pension alimentaire à l’ex de Skander : 350 dinars par mois
  • Frais de STEG : 180 dinars.
  • Frais de SONEDE : 50 dinars.
  • Frais abonnement Internet (Fixe et mobile) : 40 dinars.
  • Frais de communication téléphoniques : 35 dinars.
  • Frais de cours particuliers : 160 dinars par mois.
  • Consommation de carburant : 300 dinars par mois.
  • Argent de poche de Skander : 200 dinars par mois.
  • Argent de poche de Hiba : 150 dinars par mois.

Le budget vestimentaire annuel de la famille est de 1 500 dinars. La famille d’habille souvent de la fripe.

Pour le mois ramadhan, la famille prévoit un budget allant jusqu’à 1 400 dinars.

Le budget spécial Aîd Fitr est de 500 dinars.

Le budget spécial Aîd Kébir est de 700 dinars pour le mouton du sacrifice.

Le budget de la rentrée scolaire est de 800 dinars.

La famille prévoit une enveloppe de 1 000 dinars pour les vacances estivales.

La famille bénéficie d’une couverture sociale. Les deux parents sont bancarisés et ont un compte épargne.

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