Economie

Malgré la décélération des crédits, augmentation des créances impayées de 6,1% en 2021

Malgré la décélération des crédits, augmentation des créances impayées de 6,1% en 2021

Passant de 10.485 millions de dinars (MD) en 2020 à 11.109 MD en 2021, l’encours des créances professionnelles impayées ou en contentieux a augmenté de 6,1%, indique le rapport annuel de la banque Centrale de Tunisie paru aujourd’hui vendredi 26 août 2022. Cette évolution pourrait s’expliquer, d’après l’institut d’émission, par les contextes sanitaire et économique. Cependant, compte tenu de la décélération des crédits professionnels le taux des créances impayées ou en contentieux s’est stabilisé à 14,3% en 2020 et en 2021.

La répartition de l’encours des créances professionnelles impayées ou en contentieux par secteur d’activité fait ressortir, selon le rapport, un recul des parts relatives aux secteurs de l’agriculture et pêche et des services qui sont revenues respectivement de 7,7% en 2020 à 7,4% en 2021 et de 48,1% en 2020 à 47,2% en 2021.

La part relative au secteur de l’industrie s’est accrue passant respectivement de 44,2% à 45,4% entre 2020 et 2021. Par ailleurs, cinq branches d’activité ont accaparé 9.272 MD ou près de 83,5% de l’encours global des créances professionnelles impayées ou en contentieux et qui sont les industries manufacturières, le commerce, réparation d’automobiles et de motocycles, la construction, l’hébergement et restauration et l’agriculture, sylviculture et pêche.

Les données de la banque centrale révèlent que l’endettement des particuliers auprès du secteur bancaire a totalisé 26.806 MD en 2021 contre 25.658 MD l’année précédente, soit une progression de 4,5% contre 5,6% en 2020. Cette décélération s’explique aussi bien par le ralentissement des crédits à la consommation ayant touché surtout les crédits d’aménagement de logements que par celle des crédits à l’habitat.

En outre, on note que le rythme d’accroissement de l’encours des créances impayées ou en contentieux revenant aux particuliers a enregistré une hausse de 1,2 point de pourcentage. Cette accélération s’explique par la hausse du rythme d’accroissement de l’encours des crédits en contentieux.

Rappelons que selon un rapport publié par « S&P Global Ratings » au cours du mois de juin écoulé, le système bancaire tunisien semble parmi les plus menacés, aux marchés émergents, par les risques de liquidité mondiale de plus en plus rare.

S&P précise que la Tunisie est parmi les pays les plus vulnérables à l’évolution des conditions de liquidité mondiale, le risque est d’autant plus lié à la transition politique du pays et à son impact potentiel sur les discussions avec le Fonds monétaire international (FMI). En l’absence d’une transition lucide et d’un soutien financier de la part des organismes multilatéraux de financement, la maison de rating prévoit que le gouvernement pourrait être soumis à de graves pressions, ce qui impacterait négativement l’ensemble de l’économie et du système bancaire.

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