Après avoir perdu sa place de premier partenaire commercial de la Tunisie – détrônée par l’Italie – la France perd son titre de premier investisseur au Maroc. D’après les statistiques de l’Office des changes pour le premier trimestre de 2022, sur les 16,19 milliards de dirhams d’investissements directs étrangers (IDE) comptabilisés fin juin 2022 le flux américain sort leader, avec un paquet de 6,16 milliards de dirhams…
C’est un bouleversement majeur, sachant que la France occupait le premier rang depuis un paquet d’années. Les choses ont commencé à se gâter en 2018. A noter qu’en 2021 les IDE américains pesaient à peine 682 millions de dirhams, il s’est passé beaucoup de choses depuis à une vitesse folle. Paris sait ce qui lui reste à faire : S’activer à Rabat comme il le fait en ce moment avec Alger. Il faudra commencer par la brouille diplomatique qui pourrit les relations bilatérales depuis des mois…
«Il s’agit là du flux d’IDE le plus élevé, réalisé par les investisseurs américains au niveau national depuis 2014 (2,48 milliards de dirhams). La France arrive pour sa part en deuxième position, totalisant un flux de l’ordre de 3,78 milliards de dirhams. Il s’inscrit, en revanche, en repli comparé au niveau atteint en 2021. Les chiffres de l’Office des changes font ressortir en cette période des flux de 5,98 milliards de dirhams des IDE français», rapporte Le 360 ce mardi 8 novembre.
Mais la France n’est pas la seule à chuter fortement, la Grande-Bretagne également. On verra si l’arrivée de Rishi Sunak au 10 Downing Street inversera la tendance. Idem pour les investissements des Emirats Arabes Unis, en net repli. Les Emiratis tombent à 1,54 milliard de dirhams au premier semestre contre 3,98 milliards de dirhams l’an dernier…
«Les Pays-Bas arrivent en cinquième position avec un flux de 673 millions de dirhams, alors qu’il se situait autour de 1,67 milliard de dirhams en 2021. Les IDE en provenance de l’Espagne se sont pour leur part chiffrés à 353 millions de dirhams contre 464 millions de dirhams en 2021. Ceux d’Irlande ont vu leur flux se redresser, passant de 184 millions de dirhams en 2021 à 314 millions de dirhams au premier semestre 2022», indique la même source.
Ces mauvais chiffres contrastent avec la dynamique générale, avec une hausse de 89% des IDE au premier semestre de cette année, +7,62 milliards de dirhams en comparaison avec 2021 «Les dépenses des IDE ont quant à elles fléchi de 15,8% perdant 1 milliard de dirhams de leur valeur. La répartition de ces d’IDE par secteur attribue la part belle aux industries manufacturières. Elles captent à elles seules 7,56 milliards de dirhams de flux contre 3,33 milliards de dirhams en 2021», précise le journal.
Dans le détail c’est l’industrie chimique qui capte le plus d’investissements étrangers, 6,07 milliards de dirhams. Le secteur immobilier occupe le deuxième rang avec 2,22 milliards de dirhams contre 5,22 milliards de dirhams l’an dernier, d’après l’Office des changes.
«Le flux net des IDE dans le commerce, la réparation d’automobiles et de motocycles ressort à fin juin 2022 autour de 760 millions de dirhams alors qu’il se situait autour de 1,34 milliard de dirhams en 2021. Le secteur de la construction détient pour sa part 569 millions de dirhams du flux global des IDE réalisés au premier semestre», dit la même source.
Quant à l’agriculture, la sylviculture et la pêche, ils restent les parents pauvres des IDE avec 280 millions de dirhams contre 1,12 milliard de dirhams en 2021.
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