Société

Médias: Mohamed Laroussi Ben Salah lève le voile sur les problèmes du secteur [Déclaration]

Dans une déclaration accordée au micro de Tunisie Numérique, le directeur exécutif de la Fédération tunisienne des directeurs des journaux (FTDJ) Mohamed Laaroussi Ben Salah a levé le voile sur les difficultés auxquels font face les médias.

Absence d’une politique claire

Notre intervenant a pointé l’absence d’une politique claire capable d’organiser le secteur assurant que la seule méthode adoptée avait pour objectif de laisser pourrir la situation.

S’ajoute à cela, la rupture du dialogue entre les syndicats et les autorités de tutelle.

Cela a commencé en 2011 avec la suppression du ministère de l’Information et de l’Agence tunisienne de communication extérieure (ATCE).

Un détournement de fonds à l’origine de la “mort annoncée” de la presse écrite ?

En énumérant les problèmes du secteur, Mohamed Laaroussi Ben Salah n’a pas pu mettre de côté la situation de la presse écrite.

Le dirigeant de la FTDJ a, en effet, révélé que 3 millions de dinars sont alloués chaque année par l’Etat à l’achat des journaux. Selon ses dires, ce détail est mentionné dans les budgets des ministères.

De l’autre côté, le volume de la publicité publique tourne autour de 20 millions de dinars. En faisant les croisements possibles, nous avons découvert que le montant a été dépensé ailleurs” a-t-il annoncé.

Raison pour laquelle, Ben Salah a proposé de créer une agence spécialisée chargée de la répartition de ces contributions en vue d’assurer un minimum de revenus au profit des journaux.

Les journaux papier condamnés à disparaître ?

En interviewant le directeur exécutif de la FTDJ, nous avons appris la mauvaise nouvelle de la disparition du journal hebdomadaire ” Al Anwar”.

Ben Salah n’a pas caché la spécificité de la situation financière des institutions médiatiques notamment celles ayant choisi la voie de la presse papier.

Un grand nombre de journalistes et de techniciens sont privés de la couverture sociale voire même une assurance groupe en raison de la situation économique. Les institutions médiatiques ne réussissent, en gros, qu’à payer les salaires net de leurs journalistes.

Assabah étudie actuellement la possibilité de limoger un nombre de ses employés. Réalités et Al Maghreb font face également à de nombreuses difficultés” a déclaré Mohamed Laroussi Ben Salah.

Radio Shems FM..

A chaque fois, on nomme un fonctionnaire à la tête de la radio confisquée en l’absence d’une stratégie publicitaire ou de marketing capable d’améliorer la situation. Sa seule mission consiste à gérer le quotidien.

Cela avait des répercussions sur l’attraction des répercussions, le cumul des crédits, l’état du matériel et par conséquent les salaires ” selon notre interviewé.

Au Maroc, c’est différent…

Notre intervenant nous a assuré que l’Etat marocain a effectué les interventions nécessaires pendant la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix du papier et du matériel, pour assurer la continuité du secteur des médias.

Le Maroc a pris en charge cette différence de prix. Et ce, sans citer les aides allouées à la publicité publique et la prise en charge totale du personnel. Les directeurs des journaux et des institutions médiatiques voyagent gratuitement avec la compagnie aérienne marocaine” d’après ses dires.

Laisser la porte ouverte au dialogue

Med Laaroussi Ben Salah a, par ailleurs, admis que les institutions médiatiques en Tunisie n’ont pas réussi à suivre l’évolution du secteur tout en évoquant le lancement imminent d’une plateforme digitale permettant de mettre à la disposition des lecteurs des articles payants.

A l’instar de la plateforme en cours, d’autres solutions devraient être envisagées pour résoudre tous ces problèmes précédemment évoqués.

Pour cela, il a appelé à organiser des séances de dialogue avec les autorités compétentes.

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