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Migration : Après la fin de l’automaticité de la naturalisation en Italie Meloni embarque 8 pays de l’UE, attention…

Migration : Après la fin de l’automaticité de la naturalisation en Italie Meloni embarque 8 pays de l’UE, attention…

 

Rien ne l’arrête, elle fonce, bouscule, transgresse, auréolée de ses succès politiques, économiques et financiers. Je parle de la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni. La dame s’était donné pour objectif “d’ennoblir” l’extrême droite, force est de reconnaître que les résultats pointent. Elle a d’abord fait le vide autour d’elle dans son propre pays, en ringardisant et en siphonnant la droite dite républicaine et en muselant la gauche. Après avoir imposé en Italie la fin de l’automaticité de la naturalisation par droit du sang Mme Meloni va à l’assaut de l’Union européenne (UE) et de ses principes fondateurs.

Elle a été la première en Europe, après le feu de paille britannique, à jeter sur la place publique l’externalisation du traitement des demandes d’asile dans des pays tiers. L’affaire bute sur des écueils juridiques et constitutionnels mais elle ne heurte plus les consciences, elle s’est installée dans les esprits. Même la dame de fer de l’UE, l’Allemande Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, regarde avec un oeil plus qu’intéressé les propositions de Rome sur l’épineux dossier des migrants. Mme Meloni voit encore plus grand…

Elle a embarqué 8 autres pays dans ce qui est tout simplement la refonte d’un des piliers de l’UE : la Convention européenne des droits de l’Homme, notamment les aspects liés à la gestion de la migration. Ces nations, dont le Danemark et la Pologne, ont publié hier jeudi 22 mai une lettre ouverte pour exiger des réformes.

«Nous voulons utiliser notre mandat démocratique pour lancer une nouvelle discussion ouverte sur l’interprétation de la Convention européenne des droits de l’homme. Nous devons rétablir un juste équilibre. Et nos pays vont travailler ensemble faire aboutir cette ambition», assume le texte mis en ligne par le cabinet de Mme Meloni. A noter que ce document a été diffusé suite à une réunion à Rome entre la cheffe du gouvernement italien et son homologue danoise, Mette Frederiksen.

Les deux responsables partagent une ligne très dure sur l’immigration, il n’est donc pas étonnant qu’elles prennent le leadership européen sur cette affaire. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, une figure centrale de l’extrême droite en Europe, aurait pu piloter ce dossier. Il s’est peut-être dit que ces dames sauront mieux naviguer entre les mâles des instances européennes.

Ce texte a été signé par les exécutifs de l’Autriche, la Belgique, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la République tchèque. «Nous appartenons à différentes familles politiques et sommes issus de différentes traditions politiques», ont précisé les signataires. Ils soutiennent qu’il est «nécessaire d’entamer une discussion sur la manière dont les conventions internationales répondent aux défis auxquels nous faisons face aujourd’hui»…

«Nous croyons aussi nécessaire de nous pencher sur la manière dont la Cour européenne des droits de l’homme a établi son interprétation de la Convention européenne des droits de l’homme», ont ajouté les initiateurs de ce projet qui provoquera beaucoup de remous prochainement.

Dans un premier temps les signataires s’assureront que «la Cour, dans certains cas, a étendu la portée de la convention trop loin comparé aux intentions originelles fondant cette convention, faussant ainsi l’équilibre entre les intérêts à protéger (…). Nous croyons que l’évolution de l’interprétation de la Cour a, dans certains cas, limité notre capacité à prendre des décisions politiques dans nos propres démocraties», ont mentionné les rédacteurs.

Pour Mme Meloni l’objectif est très clair : combattre l’immigration illégale mais surtout aller au bout de son idée de centres de rétention en Albanie pour y loger les migrants arrêtés en mer. Son plan a été freiné net par des juges italiens, l’affaire sera tranchée par la Cour européenne de justice. Le texte des 9 n’est rien d’autre qu’une pression politique pour faire dévier le cours de la Justice européenne.

La puissance de Mme Meloni on l’a vue après son triomphe aux élections européennes de 2024. Elle avait jugé que son pays avait été défavorisé dans l’attribution des postes clés au sein de l’UE, Mme von der Leyen a rapidement cédé face aux doléances de Rome. Par ailleurs l’extrême droite italienne dispose maintenant d’un levier au Parlement européen, le sulfureux groupe «Patriotes pour l’Europe», monté par Orban…

Le Rassemblement national (RN) est membre de ce groupe mais l’eurodéputé et président du RN, Jordan Bardella, ne fait pas officiellement partie des initiateurs de ce projet. Il attend certainement de voir dans quel sens le vent allait tourner mais surtout il a les yeux braqués sur la présidentielle de 2027 en France. C’est ça qui lui ouvrira la voie, d’après les sondages, pour s’installer à la table de la “meilleure amie” en Europe du président américain Donald Trump.

 

 

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