L’Europe en profite lorsque ses voisins du sud, comme la Tunisie, peuvent résister seuls aux crises, selon une note récente de la fondation allemande « Bertelsmann Stiftung » étant donné qu’une part importante des importations de céréales du pays provient d’Ukraine, l’approvisionnement alimentaire deviendra plus coûteux et incertain pour la Tunisie à la suite de la guerre.
Le renforcement du secteur agricole en Tunisie est donc d’autant plus important compte tenu de ses liens économiques étroits avec l’UE ce qui pourrait permettre de contribuer à stabiliser la situation du pays.
Double dépendance agro-alimentaire
Dans une publication faite par la fondation présentant l’étude parue le 13 coutant et intitulé « Comment améliorer la sécurité alimentaire en Tunisie : intensifier les liens commerciaux et d’investissement mutuels avec l’UE », l’accent a été mis en premier lieu sur la dépendance de la Tunisie aux exportations alimentaires ukrainiennes, de plus, le pays est très dépendant de ses exportations d’huile d’olive et si cette spécialisation contribue de manière significative à l’économie du pays, elle rend également son secteur agricole particulièrement vulnérable.
Cette double susceptibilité à la crise est exacerbée par la situation économique toujours difficile de la Tunisie. L’UE peut jouer ici un rôle crucial. En façonnant de manière positive ses liens économiques étroits avec les États voisins tels que la Tunisie, il peut contribuer à y renforcer la stabilité politique et sociale, note-t-on.
Agriculture et situation difficile de la Tunisie
« Les liens étroits montrent clairement que l’UE gagnerait aussi à ce que la Tunisie soit plus sûre économiquement et socialement », explique Christian-P. Hanelt, experte du Moyen-Orient à la Bertelsmann Stiftung. Environ 75 % des exportations tunisiennes sont expédiées vers l’UE et 50% de ses importations en sont originaires.
L’huile d’olive est l’un de ses produits les plus importants. Au cours de la dernière décennie, la Tunisie a produit plus de 197 000 tonnes d’huile d’olive chaque année en moyenne, faisant du pays le quatrième producteur mondial derrière l’Espagne, l’Italie et la Grèce. Pourtant, certains produits agricoles tunisiens sont soumis aux restrictions commerciales de l’UE, c’est pourquoi seules 56 700 tonnes de son huile d’olive peuvent être exportées vers l’Europe en franchise de droits, martèle-t-on.
Recommandations
Les recommandations des experts pourraient aider les décideurs européens et tunisiens à créer un secteur agricole plus résilient en Tunisie, il s’agit principalement de :
- Les obligations prévues dans l’accord commercial de 1998 entre l’UE et la Tunisie devraient être adaptées pour refléter les développements actuels.
- Un important potentiel inexploité existe en ce qui concerne les exportations de produits tels que l’huile d’olive, les tomates et les dattes. L’objectif doit être de produire une gamme suffisamment diversifiée de produits agricoles.
- Si, sans que ce soit de sa faute, la Tunisie connaît des pénuries supplémentaires en raison de la guerre de la Russie contre l’Ukraine, l’UE devrait fournir au pays un soutien financier à court terme. Cela aiderait à amortir l’impact des hausses de prix excessives et des problèmes d’approvisionnement.
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