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Par Abdelaziz Gatri :Nahdha et l’infiltration de l’Etat et de la fonction publique, ou le crime permanent.

Par Abdelaziz Gatri :Nahdha et l’infiltration de l’Etat et de la fonction publique, ou le crime permanent.

Voilà un dossier qui, s’il n’est pas sérieusement ouvert par le président, rien ne sera possible, et le système de corruption et d’infiltration de l’Etat par Nahdha continuera à règner sur l’administration et à empêcher toute réforme.

Entre 2010 et 2017, le nombre des fonctionnaires a fait un bond vertigineux, passant de 435 487 à 642 918 (+48%), alors  que leur masse salariale est passée  de 5,6 milliards de dinars à 13 milliards de dinars (+114%), selon les chiffres de l’INS. Cela veut dire que, si le nombre de fonctionnaires augmente à la vitesse V, la masse salariale augmente à la vitesse V × 2,375.

Pour la seule année de 2012, année de la prise du pouvoir par Nahdha, suite à des élections entachées de plusieurs irrégularités liées à l’utilisation de financements douteux, de médias aliénés et de corruption d’électeurs, l’effectif général de l’Etat a augmenté de 88 164 fonctionnaires, ce qui représente 20 fois l’augmentation  de 2010 sous Ben Ali (+4312) et  environ 10 fois celle de 2011 sous le gouvernement Sebsi (+9418).

Si on se remémore les propos de Ghannouchi expliquant à un parterre de terroristes de Ansar Shariaa que la ni la justice, ni la police, ni l’administration ne leur étaient garanties, il y a fort à parier que les recrutements ont concerné les dizaines de milliers d’affidés de la secte dont elle a inondé la fonction publique dans le cadre de son projet satanique d’infiltrer l’Etat et l’administration. Les frères, les sœurs, les cousins et cousines, les parents lointains et les connaissances, tout le monde s’est servi ou a été servi. Des familles entières ont été recrutées dans le même établissement. Parmi eux, figurent environ 7 000 bénéficiaires de l’amnistie dite عفو تشريــعي عــام, bien que décidée par un décret pris par un président temporaire dont la légitimité est douteuse. Bon nombre d’entre eux sont des terroristes notoires ayant préparé et exécuté des actes de déstabilisation de l’Etat et assassiné des soldats et des agents de l’ordre, à propos desquels Ghannouchi disait qu’ils sont ses enfants et qu’ils sont annonciateurs d’une nouvelle civilisation.

Beaucoup de membres de la secte, renvoyés de l’administration suite à leur participation à des complots ou simplement pour corruption, malversations et autres crimes de droit commun commis dans l’exercice de leur fonction ont été réintégrés. Un ancien receveur des douanes, renvoyé pour avoir délivré des quittances dont le montant était largement supérieur à celui de la souche, empochant la différence, et à qui on ne connaissait aucune activité politique, s’est vu réintégrer, sous la houlette de Nahdha, arborant fièrement les galons de capitaine, et dressant une liste des officiers à mettre à la retraite obligatoire, soi-disant pour corruption. C’est un peu la prostituée repentie qui s’en prend à ses anciennes collègues. Un jour, pour m’intimider, alors qu’il était dans mon bureau pour une intervention, il sortit son mobile et appela le chef du gouvernement d’alors, mettant son téléphone en mode haut-parleur, et se mit à discutailler avec lui, histoire d’exhiber leur familiarité. Connaissant ses antécédents, je n’ai pas manqué de les lui rappeler, lui faisant remarquer que le tampon noir qu’il avait cultivé sur son front n’arrivera pas à les estomper. Cela m’a coûté beaucoup, mon poste en premier.

Le mal était généralisé, toutes les administrations, tous les services publics avaient été contaminés, le but ultime étant l’infiltration de l’Etat pour provoquer sa métastase et sa dissolution dans le projet du sixième Califat islamiste tel que revendiqué par Jebali, secrétaire général de la secte, son premier chef du gouvernement et Calife autoproclamé.

Mais le pire du pire reste à venir.

Entre 2010 et 2017, et malgré le départ à la retraite de milliers d’agents, l’effectif du ministère de l’éducation nationale est passé de 181 670 à 196 730, c’est-à-dire avec une augmentation de plus de 15 000 agents.

Entre les années scolaires 2009-2010 et 2016-2017, le nombre des élèves de l’enseignement public (base et secondaire) est passé de 2 035 743 à 1 955 095 soit une baisse de 80 648, alors que le nombre des enseignants est passé de 135 935 à 140 185, soit une augmentation de 4 250. Même si ça ne représente que moins du tiers de l’augmentation de l’effectif total du ministère, cela reste important à noter.

Ses terroristes de membres recrutés et placés en tant qu’enseignants, surveillants, directeurs d’école, conseillers pédagogiques, feront le nécessaire pour mettre à exécution le plan de Nahdha de conversion des générations futures au projet de califat tel qu’expliqué par la colombe Abdelfattah Mouorou à la palombe Wajdi Ghonim, invité en Tunisie par Nahdha pour prêcher l’excision des tunisiennes dévergondées et pas aussi chastes que la députée khwenjia marocaine surprise en train de tirer une pipe très musulmane à son non moins khwenji de collègue dans une voiture. Mourou avait tempéré la précipitation et les ardeurs du prêcheur égyptien en lui expliquant : « les  tunisiens sont nos adversaires (خصومنا), mais nous ne leurs montrerons pas d’inimitié franche (لن نباشرهم بعداوة ظاهرة), car notre objectif est leurs fils, leurs filles et leurs femmes » pour conclure « et aujourd’hui leurs enfants sont désormais entre nos mains ». Entendre après la victoire de Nahdha aux élections de 2011. On ne peut plus clair comme dessein.

Et pour couronner le tout, l’INS y met du sien en bidonnant les chiffres, prenant la liberté de les changer d’année en année, sans fournir la moindre explication. Les images qui suivent sont des copies d’écran de tableaux publiés par l’INS dans ses rapports périodiques sur l’état de la fonction publique. Vous remarquerez que dans le premier et le second tableau, le nombre des fonctionnaires pour l’année 2014 est estimé est estimé à 591 174, alors que dans le dernier tableau il est de 589 690 pour la même année, une différence de  1 484 agents sans aucune explication. Mais quand la différence est de 31 253 agents pour l’année 2013 entre les deux premiers tableaux et le troisième, il y a vraiment lieu de se poser de sérieuses questions sur ce qui se passe au sein de l’instance nationale chargée des statistiques de l’Etat, surtout après la nomination à sa tête d’un pro Nahdha. Il était plutôt connu pour édulcorer les chiffres de l’Etat, surtout en matière d’indice des prix.

Et si on y ajoute le scandale des dizaines de milliers de dossiers de candidature aux divers concours de recrutement dans la fonction publique comportant de faux diplômes et que personne jusqu’ici n’a osé ouvrir, nous avons une idée sur l’étendue du mal.

Abdelaziz GATRI, activiste politique, Alliance patriotique pour l’ordre et la souveraineté (A.P.O.S).

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