Violet, bleu, vert. Demain peut-être qui sait, de nouveau violet, ou bleu ( très peu probable) ou vert dans une certaine continuité.
Lotfi Bouchnak était hier à l’amphithéâtre romain de Carthage. La foule, immense, qui était venue l’entendre semblait parfaitement satisfaite de l’image d’elle -même que l’artiste lui renvoyait dans un terrible jeu de rôles , jeux de miroir.
Le peuple ne pense pas, on le savait déjà. La foule grisée non plus et c’est d’autant plus dangereux qu’elle l’est du fait d’un spectacle médiocre.
Hier, l’immense galerie où pèle mêle sont rangés l’amour de la mère partie, l’attachement à la tunisisanité, et le respect que nous devons tous aux maîtres d’école, et d’autres clichés encore s’était enrichie d’une image qui a tout l’air hélas d’une épitaphe. Le Grand artiste disait hier, chantait hier son ardent désir de retrouver, de retourner à la matrice maternelle. Retrouver le grand refuge dans cette enveloppe amniotique et y rester à l’abri des turpitudes des hommes et de la misère. La foule dansait hier à Carthage. Elle aussi semblait vouloir et ardemment désirer un retour à la première matrice maternelle, y retrouver un peu de quiétude, bien loin de la terrible amère réalité. La foule fuit la réalité à la veille de la rentrée scolaire, de la rentrée tout court. Le grand artiste , indépendamment de sa versatile couleur politique, lui a cet égard dans un sens été hier d’un grand appui dans sa fuite en avant…à quelques centaines de mètres du palais présidentiel de Carthage.
Jawhar Chatty
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