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Par Jawhar Chatty – Etat d’exception : la cabale

Par Jawhar Chatty – Etat d’exception : la cabale

On nous veut du bien. Ça tout l’air d’une cabale mais c’est pour notre bien. Soucieux plus que nous du devenir de notre « jeune démocratie », ils se manifestent méthodiquement et en étroite concertation pour le dire. Le ton n’est plus à la nuance. Diplomatique, mais il monte en se relayant d’un ton.

Le dernier communiqué en date est, excusez du peu, celui émanant du président de la Commission de Venise. Je cites :

« La tentation de recourir à des raccourcis pour obtenir des résultats rapidement est forte et compréhensible. Mais l’expérience nous a enseigné que toute réforme démocratique et durable doit être menée dans le respect de la Constitution, des prérogatives des institutions démocratiques et des garanties de protection des droits fondamentaux de tout individu, y compris de ceux qui sont soupçonnés de corruption, contre toute ingérence arbitraire».

Forte et compréhensible et il n’y a pas lieu d’un «  mais ». L’arbitraire est un peu trop exagéré dans les propos du président du président de la Commission de Venise qui doit très bien savoir que l’arbitraire a toujours présidé aux états d’exception et qu’en la matière l’histoire de certains pays européens est tout particulièrement édifiante.

Nul échafaud n’est à ce que l’on sache n’est aujourd’hui dressé en Tunisie. La  presse est libre , tellement libre au point même de donner de la voix aux contestataires de la décision présidentielle de proroger l’état d’exception.

Les toutes dernières lignes du communiqué de la Commission de Venise sont à méditer. A la limite de l’obsessionnel déni.

« Je reste convaincu qu’une solution aux graves problèmes auxquels le peuple tunisien est confronté aujourd’hui peut – et doit – être trouvée dans les paramètres démocratiques fixés par la Constitution tunisienne. La Commission de Venise, dont la Tunisie est membre à part entière, est prête à fournir une assistance dans cette recherche. ».

Quand en 2013 des voix s’étaient élevées pour réclamer un Plan Marschall pour la Tunisie , l’ Union européenne avait fait la moue. L’Union européenne a certes été d’un grand soutien financier à démocratie tunisienne balbutiante  mais elle n’a jamais et sérieusement eu  le souci de savoir et de chercher vers où allaient les fonds , les crédits et les dons qu’elle octroyait.

Jawhar Chatty

 

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