Par Jawhar Chatty : FMI, 15 octobre, lamentablement tunisien

Plus personne ne lit suffisamment. Autant alors faire court et aller à l’essentiel. Savoir être suffisamment bref.

Nous sommes environ 12 millions d’experts en tout. Sans compter le chef qui, lui, est de surcroît expert en rien. La cerise sur le gâteau.

Depuis hier, les experts du FMI rient sous cape. Ils ont réussi à nous faire oublier le drame humain et humanitaire de Jarsis et nos mesquineries pour une gourde d’essence.

Ils savent que notre insignifiance n’a pas de limite. Cependant que notre grand malheur est de continuer à croire que nous sommes important, que le livre de chevet de la Directrice générale du FMI porte le titre , peu glorieux, « La Tunisie, un certain rêve inachevé » .

Depuis hier, nos savants experts en tout, media et universitaires patentés, fêtent la signature d’un accord de prêt avec le FMI. Les experts du FMI, eux, fêtent notre incommensurable médiocrité.

Tirons donc les choses au clair, une fois pour toute :

1. La Tunisie n’est qu’une tête d’épingle sur la mappemonde
2. La Tunisie est le dernier souci du FMI même s’il arrive très souvent au Fond d’être aussi un organisme politique, un outil de pression politique
3. La Tunisie va vers le Fond, le Fond n’y vient que pour y faire un peu le pompier ( ou le toubib à remède de cheval)
4. Diaboliser le Fond ou en faire l’éloge ne sert à rien : il sait ce qu’il fait du moment qu’il il nous connaît mieux que nous nous connaissons nous -mêmes
5. Il faudrait attendre le mois de décembre pour y voir un peu plus clair
6. Il nous faudra espérer tenir jusqu’à décembre
7. Il n’y a absolument pas de quoi être fier d’un possible accord avec le FMI.

Invité d’honneur aux fameuses Journée de l’entreprise , le grand économiste Raymond Barre avait dit face à une salle comble d’experts en tout : «  L’économie est la science du bon sens ». Ovation, comme nous savons bien faire. Il a ajouté : «  Dans informer , il y a former ». Silence dans la salle. Un ange est passé.

Ce jour-là, au même moment, il reçut un appel de France lui annonçant la terrible nouvelle du décès de sa mère, de sa maman. Il l’annonça aussitôt à la salle avec une émotion à peine contenue. Quelques rires indécents dans la salle comble de grands experts. Ça aussi, c’est être lamentablement tunisien. Ne pas saisir que  l’on peut  à tout âge pleurer la perte d’une maman.

PS/ Hier, fête de l’évacuation . Un cortège présidentiel pharaonique. Des propos serviles en fin de cérémonie Une cheffe du gouvernement à l’accueil Souriante. Le pouvoir est euphorisant. La servitude dans les gènes, ou presque.

Jawhar Chatty

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